Les fournisseurs d’articles de marque et les spécialistes du commerce de détail répercutent en général les gains de change sur le prix de leurs produits, estime la Commission de la concurrence (Comco). Le gendarme de la concurrence n’a pas trouvé d’indices de restrictions illicites à la concurrence dans son enquête préalable sur la question.

La Comco a donc décidé de ne pas poursuivre ses recherches, a-t-elle indiqué jeudi dans un communiqué. «Les réponses aux différentes questions posées aux acteurs du marché concernés n’ont laissé apparaître aucun indice sérieux d’accords sur les prix horizontaux ou verticaux, qui auraient été illicites», selon elle.

La Commission de la concurrence n’a pas non plus constaté d’infractions à la loi sur les cartels. Il n’y a pas eu d’entraves aux importations parallèles et «aucun indice d’abus de position dominante par une entreprise n’a pu être identifié», écrit-elle.

Au profit du client

L’enquête portait sur les mesures prises par 22 fournisseurs d’articles de marque et les grands groupes Coop, Migros et Denner pour répercuter les gains de change.

Les questions posées portaient sur les trois produits avec lesquels les fournisseurs réalisaient leur plus grand chiffre d’affaires, ainsi que de leurs cinq marques les plus importantes (en tout 330 marchandises).

Les commerces de détail ont «bel et bien répercuté les avantages des cours de change», relève la Comco. De meilleures conditions leur ont été accordées, ce qui a permis aux clients d’en bénéficier «pleinement».

«Un grand nombre d’entre eux n’a cependant pas été en mesure de donner des indications sur la portée exacte de cette répercussion. Il leur manquait en effet certaines informations sur les prix de vente finaux», précise la Comco.

Influence limitée

En 2011, la Coop, Denner et la Migros – également interrogés dans le cadre de cette enquête préalable – ont acheté des marchandises pour une valeur totale de plus de 2 milliards de francs, indique la Comco.

Malgré ces indications, la Comco conclut que le cours de change n’influence le prix de vente final que de façon limitée. Selon elle, en raison des coûts qui doivent être assumés, comme les frais de distribution qui ont dû être essentiellement articulés en francs suisses, le taux de change a un impact la plupart du temps de moins de 50% sur les coûts des fournisseurs.