Commentaire. Le syndrome du pétrolier

«Nestlé développe une stratégie orientée sur le long terme.» L'argument avancé par la direction du groupe veveysan pour expliquer des taux de croissance et des marges bénéficiaires inférieurs à ceux de ses concurrents, particulièrement le français Danone, est à nouveau apparu hier. Une fois n'est pas coutume, il n'a pas rassuré les investisseurs qui ont fortement sanctionné le titre, alors que la plupart des analystes financiers planchent sur la révision à la baisse de leurs objectifs et de leurs recommandations. Wolfgang Reichenberger, directeur financier, a en outre éludé les insistantes questions sur l'impact précis des trois programmes de restructuration lancés par Nestlé.

La multinationale, qui gère avec quelque difficulté les nombreuses, et parfois gigantesques, acquisitions faites ces dernières années, est victime du syndrome du pétrolier. Elle change très lentement de direction. Trop lentement et sans souffle d'innovation? L'avenir le dira.