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Après plusieurs semaines de négociations, les salariés de l’Agence télégraphique suisse ont réussi à améliorer les conditions du plan social. Mais l’ATS est loin d’être sortie de la crise

C’est une petite victoire. Les huit salariés âgés de plus de 60 ans licenciés de l’Agence télégraphique suisse (ATS) pourront, s’ils le souhaitent, retrouver leur emploi. La nouvelle a été annoncée mercredi 27 juin après la fin de la procédure de conciliation qui s’est tenue entre les représentants du personnel et le conseil d’administration ainsi que la direction de Keystone-ATS, les propriétaires du groupe.
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Climat délétère
La conciliation avait été lancée en avril auprès du Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) afin de trouver une solution au conflit déclenché après les annonces de restructuration à l’ATS. Au mois de janvier, le groupe autrichien Keystone fusionnait avec l’agence helvétique et décidait de licencier entre 35 et 40 personnes sur les 180 journalistes de l’agence suisse. Peu après, la rédaction lançait un mouvement de grève.
La conciliation terminée mercredi a mis fin aux désaccords même si sur le fond, la direction ne cède rien: le nombre de licenciements reste inchangé. «L’économie de 35 équivalents plein-temps a bien été réalisée, confirme au Temps Iso Rechsteiner, qui représente le conseil d’administration de Keystone-ATS. Je n’ai pas le nombre exact de personnes qui ont quitté l’entreprise, mais c’est en tout cas supérieur à 35.»
Sur ce chiffre, il n’y a pas eu que des départs forcés. Le climat étant devenu délétère depuis des mois, «les départs volontaires sont plus nombreux que les licenciements», explique ainsi Sebastian Gänger, membre de la commission de rédaction de l'ATS.
Plan de départ amélioré
Le plan social est tout de même amélioré dans la mesure où les salariés concernés toucheront un mois de salaire supplémentaire. Les employés dont le temps de travail a baissé seront prioritaires pour les futurs recrutements. Enfin, les salariés de plus de 60 ans seront réembauchés et auront un emploi garanti jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de la retraite.
La fin du conflit social ne règle pas la question de la survie de l’ATS, qui s’est vidée de sa substance depuis la fusion avec Keystone. Le service économique de l’agence, notamment, a purement et simplement disparu. Iso Rechsteiner ne le cache pas: «Le défi reste grand, dit-il. Nous devons créer une nouvelle entreprise qui soit adaptée au marché. Si les clients ne sont plus prêts à payer le même prix qu’avant, comment voulez-vous faire?» Malgré ces difficultés, le groupe a réussi à verser 12,4 millions de francs de dividendes à ses actionnaires en avril 2018.
Dans le même temps, l’agence réclame une partie de la redevance audiovisuelle, comme elle l’a officiellement demandé au Département fédéral de la communication (DETEC). Le sujet est toujours en débat, mais si un accord est trouvé, la loi devra être modifiée. Iso Rechsteiner ne sait toujours pas quand le DETEC tranchera cette question.