Il rejette «avec détermination» l’échange automatique d’informations avec les pays tiers. Mais il reconnaît aussi que le secret bancaire n’est pas là pour protéger les actes délictueux.
Le Conseil fédéral limite cette concession aux cas individuels. Pas question d’ouvrir la porte à des opérations de grande envergure comme les Américains aiment le faire. Il insiste sur le fait que l’entraide ne devra se faire que par les canaux fixés dans le cadre des accords de double imposition. Cela exclut a priori une offensive telle que celle que le Département de justice américain a entreprise à propos des 255 fraudeurs américains qui avaient un compte à UBS. Le Conseil fédéral exclut aussi tout effet rétroactif. Les nouvelles règles n’entreront en vigueur que lorsque les accords concernés auront été renégociés et approuvés. L’opération est d’envergure: il y aura «des douzaines» de négociations à entreprendre.
Hans-Rudolf Merz espère ainsi que la Suisse évitera d’être placée sur une liste noire par le G20. La question est de savoir si la levée de la réserve mise par la Suisse sur l’accord de l’OCDE suffira. Certains pays, en particulier l’Allemagne et son ministre des Finances, Peer Steinbrück, espèrent un échange d’informations plus large que celui proposé par la Suisse. Or, la proposition suisse oblige l’Allemagne à apporter la preuve des cas d’évasion fiscale qu’elle soupçonne. La partie n’est donc pas encore jouée.
Le Conseil fédéral a par ailleurs décidé de faire valoir le droit suisse dans le conflit civil qui oppose les Etats-Unis à UBS. Il mandatera un bureau d’avocats américain dans ce sens.