Conjoncture
Le produit intérieur brut suisse a progressé de 0,3% au deuxième trimestre, après +0,5% au premier. Si la dynamique est positive dans les services, elle ralentit dans l’industrie

La fin des mesures sanitaires a eu un impact direct: l’hôtellerie-restauration a vu sa valeur ajoutée bondir de 12,4% au deuxième trimestre. C’est l’une des branches qui ont permis à la croissance suisse d’être toujours dynamique avec une hausse de 0,3% sur trois mois, conformément à ce que le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) avait prévu, détaille celui-ci dans un communiqué publié lundi matin. En variation annuelle, l’augmentation est ainsi de 2,8%. Le trimestre précédent, la progression avait été de 0,5% sur trois mois et 4,4% en rythme annuel.
Le divertissement plus à la peine
«Le tourisme international, notamment, a continué son redressement jusqu’à la fin du deuxième trimestre, avec la forte augmentation, en particulier, des nuitées générées par les clients européens et américains», poursuit le Seco, avant de préciser que «le niveau de création de valeur dans l’hôtellerie-restauration est malgré tout resté inférieur d’environ 10% à celui d’avant la crise». Un retard encore plus important (17%) pour les arts, spectacles et activités récréatives, également touchées par les mesures et qui peinent à se redresser. En progression de 4,4%, les transports, eux, sont presque à leur niveau d’avant la pandémie (-3%).
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Un rebond de l’hôtellerie
En revanche, les services financiers (-1,5%) et le commerce (-2,1%) ont vu leur valeur ajoutée baisser. L’industrie manufacturière dans son ensemble flanche légèrement (-0,5%), en grande partie en raison de la chimie et de la pharma dont les exportations sont en recul, de même que les exportations de marchandises (-11,5%). Mais le Seco souligne que ce fléchissement se produit après sept trimestres consécutifs de croissance supérieure à la moyenne. Et certaines branches continuent de progresser.
C’est surtout la consommation qui a soutenu la croissance. Avec une hausse de 1,4%, elle s’est «considérablement accrue» et s’explique par des dépenses liées au tourisme notamment. Les investissements en biens d’équipement ont aussi progressé. En revanche, les investissements dans la construction continuent de ralentir.
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La décélération générale devrait néanmoins se poursuivre: «La croissance en Suisse en 2022 devrait atteindre 1,9% alors que la Banque nationale suisse anticipe 2,5%», prévient Arthur Jurus, stratégiste senior de la banque ODDO BHF à Genève. Il ajoute que le ralentissement devrait se poursuivre l’année prochaine à moins d’une surprise, qu’il s’agisse de changement dans la politique de hausse des taux des banques centrales, de frein marqué de la hausse des prix, notamment de l’énergie en Europe ou d’une reprise en Chine. «La croissance suisse restera néanmoins plus résiliente que dans le reste de l’Europe», estime-t-il.
Si l’on en croit les indicateurs avancés, des signes d’une baisse de régime sont déjà présents. Le dernier baromètre conjoncturel du KOF affichait une baisse pour le quatrième mois consécutif. Même si l’indice PMI des directeurs d’achat montrait lui encore des carnets de commandes chargés.