Corum passe en mains chinoises

Corum passe en mains chinoises

Horlogerie China Haidian fait coup double après la reprise d’Eterna

C’était l’annonce du jour mercredi à Baselworld, la veille de l’ouverture du salon horloger. La marque chaux-de-fonnière Corum est passée en mains chinoises, soit dans l’escarcelle du groupe China Haidian. Coté à la bourse de Hong­kong, ce dernier possède déjà dans son portefeuille la marque Eterna, ainsi que d’autres entités horlogères surtout présentes dans l’Empire du Milieu, à savoir Ebohr et Rossini.

«L’accord stratégique doit permettre d’assurer le développement et la croissance durable de Corum», a indiqué mercredi la société neuchâteloise. Le patron et actionnaire minoritaire de Corum jusqu’ici, Antonio Calce, reste en place. China Haidian dispose d’une licence pour fabriquer et distribuer les montres de Porsche Design dans le monde.

Le montant de la transaction? 86 millions de francs, auxquels s’ajoutent 6 millions, le prix du nouveau stand de Corum à Baselworld, selon le communiqué de presse du repreneur. L’opération sera réalisée pour moitié en liquide.

Pas une surprise

Depuis de nombreux mois, des rumeurs parlaient avec insistance de la volonté de Corum de trouver un repreneur. Elles évoquaient notamment des pistes italiennes et canadiennes, mais aussi chinoises. Son rachat tôt ou tard était donc attendu. Ce qui a davantage surpris les directeurs généraux de certaines marques présentes à Baselworld, que Le Temps a sollicités au sujet de cette transaction, est le timing. «Je pense que c’est une erreur de l’avoir fait durant le salon. Pour rassurer les détaillants, on a vu mieux», selon le patron d’une entreprise genevoise. Le directeur général d’une marque vaudoise souhaite simplement «bonne chance» à la marque fondée en 1955, employant aujourd’hui 130 personnes et dont les ventes sont estimées à 140 millions de francs. Il fait, notamment, une allusion explicite au «redressement, pour l’heure raté, d’Eterna». La marque soleuroise, acquise pour 22,9 millions de francs en 2011, a essuyé l’an dernier un déficit de 8,3 millions pour des ventes de 11,7 millions, selon le rapport de gestion de China Haidian paru récemment. Cette transaction illustre aussi, une fois de plus, la difficulté des marques de niche indépendantes de se faire une place au soleil face aux grands groupes.