Covance inaugure ce mercredi soir l’agrandissement de son laboratoire central de Genève. Couvrant une surface d’environ 4500 m², soit 20% de la plateforme totale, la structure implantée à Meyrin devient ainsi le plus grand site de sous-traitance pharmaceutique d’Europe. L’investissement consenti en Suisse ces cinq dernière années par l’entité devenue filiale de Laboratory Corporation of America Holdings (LabCorp, entité cotée au S&P 500) se monte à plusieurs dizaines de millions de francs.

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«Tous les matins, nous recevons l’équivalent d’un avion de ligne rempli aux trois quarts d’échantillons [ndlr: sang, urine, tissus, etc.] à examiner, résume Jean-Marc Leroux, directeur général du marché européen et responsable de l’innovation au sein de la multinationale américaine. Notre nouveau dispositif permet de doubler nos capacités d’analyse d’essais cliniques.»

Pour gérer des volumes en fortes croissance, Covance a de surcroît automatisé une grande partie de ses installations rénovées (ouverture des colis, triage, etc.).

Une maison mère puissante

LabCorp, fournisseur américain de diagnostics médicaux employant quelque 50 000 salariés à travers la planète, a racheté Covance en février 2015 pour 6,2 milliards de dollars. «Nous avons depuis accès à une base de données mondiale de résultats d’analyse, soit «l’équivalent de 500 000 patients examinés par jour», se félicite Jean-Marc Leroux. Le groupe a réalisé l’an dernier 8,51 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Il vise pour l’exercice en cours une progression de ses ventes de l’ordre de 9,5%, contre 7,5% en 2015.

Surnommé le «Google of blood» (Google du sang) par la presse anglo-saxonne, Covance investit depuis plusieurs années d’énormes moyens dans l’informatisation de sa gestion de patients dans le cadre d’essais cliniques (obtention du consentement, anonymisation des données, etc.). Et malgré les dimensions de ses structures revues à la hausse, la filiale de LabCorp devrait continuer à fonctionner au maximum de ses capacités. En effet, de 50% d’activités sous-traitées par l’industrie pharmaceutique en 2013, ce chiffre est censé grimper à 70% à l’horizon 2023.

Course à l’innovation

«Bien que contesté par certains, le marché du test diagnostique «compagnon», associé aux thérapies ciblées, est en plein essor. «Avec une croissance à deux chiffres en 2015 sur ce segment, nous pensons générer 100 millions de dollars de revenus supplémentaires d’ici deux ans», estime Jean-Marc Leroux.

Covance aide l’industrie pharmaceutique à mettre au point de nouveaux médicaments, en accompagnant chacune des étapes du développement d’une molécule, de sa découverte à sa mise sur le marché. Lauréat du Prix de l’économie genevoise en 2014, la société a ainsi collaboré à 87% des 45 nouveaux traitements approuvés l’an passé par la Food and Drugs Administration américaine. «En ce qui concerne les remèdes contre le cancer, soit aujourd’hui 40% des portefeuilles des pharmas, c’est 100% des molécules oncologiques approuvées en 2015 qui sont passées par nos laboratoires», précise Jean-Marc Leroux.

Effectifs en croissance de 6% par an

De plus en plus incontournable, Covance évolue dans un marché où se bousculent plus de 700 concurrents, dont ses principaux rivaux, Quintiles, ou encore Parexel. La multinationale américaine exploite depuis 1992 un laboratoire central à Genève, qui génère plus de 300 millions de revenus par an, soit environ 18% du chiffre d’affaires annuel de Covance. L’entité emploie actuellement au bout du Léman quelque 650 salariés, contre 550 il y a trois ans. Ses spécialistes analysent à Meyrin notamment plus de la moitié des échantillons sanguins relatifs à des essais cliniques circulant en Europe et en Afrique.