Le Covid-19 lamine les réserves des caisses de pension

Les réserves se sont envolées. Les gains boursiers engrangés en 2019, qui avaient renforcé les bilans des instituts de prévoyance, ont été dépensés en trois mois. Les réserves ont fondu de 10 points de pourcentage, selon une enquête de Swisscanto publiée vendredi, qui repose sur les chiffres de 531 institutions à la fin mars.

Le degré de couverture à la fin du premier trimestre s’élève à 108,9% (118,7% à la fin de 2019) pour les caisses de pension privées, à 102,8% (112%) pour les caisses publiques à capitalisation totale et à 80,7% (87,8%) pour les institutions publiques à capitalisation partielle. On parle d’un taux de couverture de 100% lorsqu’une caisse de pension dispose d’une fortune suffisante pour verser d’un seul coup le montant des cotisations de prévoyance à tous ses assurés, respectivement pour s’acquitter de toutes ses obligations à la fois.

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«Les caisses de pension peuvent encaisser le choc financier parce qu’elles présentent une allocation assez conservatrice. D’ailleurs elles n’ont pas paniqué et n’ont pas dû procéder à des ventes de titres au plus mauvais moment», déclare Quentin Costa, actuaire auprès de PPCmetrics, à Nyon.

L’enquête de Swisscanto porte d’ailleurs sur la situation à la fin mars, laquelle «s’est partiellement améliorée en avril grâce au rebond des bourses», ajoute Quentin Costa. L’actuaire déclare que les caisses de pension présentaient souvent une surpondération des actions à la fin de 2019 qui reflétait le profil de risque. «La situation demeure toutefois compliquée et incertaine», conclut-il.

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La situation n’est pas alarmante, analyse Swisscanto, dans la mesure où 91,3% des caisses privées et 74,5% des caisses publiques à capitalisation partielle présentent un taux supérieur à 100%. Plus du quart des institutions privées dépassent même les 115%. Par contre le nombre de caisses publiques en capitalisation totale qui se révèlent en sous-couverture a doublé en un trimestre.

Le rendement des caisses de pension a baissé de 7,7%. La faute en revient essentiellement aux actions, avec une baisse de 11,8% des actions suisses et de 21,7% des actions internationales, ainsi qu’aux matières premières (-23,4%). Même l’immobilier suisse, très fortement présent dans les portefeuilles des investisseurs institutionnels, a baissé (-0,3%). Il en est allé de même des obligations en francs (-2,8%). La meilleure performance est venue des obligations Monde couvertes en francs suisses (+0,9%).