Credit Suisse accusé d’avoir «entravé» une enquête sur des avoirs liés à des nazis
La banque dit n’avoir découvert aucun compte supplémentaire lié à des nazis ayant fui en Argentine après la Deuxième Guerre mondiale. Pour l’un des enquêteurs indépendants, renvoyé de la banque, elle n’a pas été au bout du travail. Le Sénat américain enquête
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les positions diffèrent. Pour Credit Suisse, il n’y a rien à voir. En 2020, à la demande du Centre Simon Wiesenthal (SWC), qui découvrait de nouvelles informations sur des nazis ayant fui en Argentine, la banque a mené une enquête. Le centre, qui porte le nom de l’Autrichien célèbre pour sa traque des nazis, avait compilé une liste de 12 000 personnes dont il soupçonnait un grand nombre d'entre elles de détenir des comptes à SKA (Schweizerische Kreditanstalt, l’ancien nom de Credit Suisse).
Dans un communiqué publié mardi soir, la banque est formelle: son enquête, menée par le cabinet indépendant Alix Partners, n’a montré «aucun indice pour corroborer les allégations du SWC». Il y a bien eu huit comptes, «fermés depuis longtemps», mais, là aussi, l’établissement dit ne pas avoir trouvé de preuves démontrant qu’ils contenaient des actifs de victimes de l’Holocauste. «L’enquête confirme fondamentalement les études existantes sur l’histoire de Credit Suisse, publiée dans le contexte des accords sur les fonds en déshérence de 1999», affirme encore la banque.