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Credit Suisse freiné par un coûteux litige

Le bénéfice, hors provision juridique, est supérieur aux attentes, mais il ne convainc pas.

Oswald Grübel, CEO de CSG, vise un bénéfice annuel de 8 milliards de francs en 2007. Le deuxième trimestre 2005 montre le chemin qu'il reste à parcourir pour atteindre ce sommet. Le bénéfice net s'est établi à 919 millions. Il a été pénalisé par une provision de 624 millions après impôts pour les litiges américains concernant l'affaire Enron, l'allocation d'actions lors d'introductions en Bourse et l'indépendance de la recherche financière. Cette charge s'ajoute aux réserves déjà constituées pour les porter à 1,4 milliard de francs. En soi, la provision n'est pas surprenante, après celles, plus grandes encore, constituées par Citigroup et JP Morgan Chase, selon Madeleine Hofmann, analyste à la banque Bär.

Le bénéfice trimestriel baisse ainsi de 52% par rapport au premier trimestre. Sans cette charge, il aurait dépassé de plus de 100 millions les prévisions des analystes. Malgré tout, Oswald Grübel le qualifie de «respectable», compte tenu des conditions de marché difficiles. Et prévoit un bon deuxième semestre pour une banque en phase de réorganisation. Il précise que la création de la marque unique Credit Suisse coûtera au total 100 millions, dont 50 millions cette année.

Les investisseurs accueillent prudemment ces résultats mi-figue mi-raisin. Le titre Credit Suisse s'inscrit en baisse. Le niveau du bénéfice, même hors provisions, ne suffit pas à convaincre. Ni l'afflux de fonds dans le private banking. Pourtant, avec 12,8 milliards de francs, c'est presque le double des prévisions. Cette expansion touche toutes les régions et répond à l'engagement de 150 experts financiers et aux investissements à Singapour. Mais elle s'accompagne d'une baisse des revenus et des marges. Il faut plus de 12 mois pour que ses nouveaux actifs se traduisent par une marge suffisante.

Le bénéfice trimestriel du private banking est donc inférieur aux attentes. Comme celui du segment Institutional securities. Les satisfactions viennent plutôt de Winterthur, que la banque compte mettre en Bourse, «mais pas cette année», et des activités de crédit.