Au même moment cependant, le Ministère de l'économie douchait un peu les espoirs nés de ces bons chiffres en révélant un net recul des commandes industrielles au mois de juin, en particulier en raison d'exportations en baisse de 6,5%. Un contre-pied bienvenu pour souligner la fragilité du processus de «guérison» d'un pays qui, depuis dix ans, n'arrive plus, en matière de croissance, à suivre le rythme de ses partenaires de l'Union européenne et des Etats-Unis. Le PIB par habitant des Allemands est de 30% inférieur à celui des Américains.
Le soutien à l'Est critiqué
Au cœur d'un été socialement agité, sur fond d'allongement du temps de travail, de menaces de délocalisations et de grogne généralisée contre les réformes, les conclusions des experts de l'OCDE ne pourront qu'encourager l'équipe de Gerhard Schröder. Le gouvernement est en effet vivement encouragé à poursuivre son très impopulaire démantèlement de l'Etat providence contre lequel des manifestations de rentrée sont prévues dès lundi. «Les réformes sont opportunes, elles doivent être poursuivies et devraient être élargies», note le rapport qui loue la réfection du système de santé et plaide pour une réorganisation du secteur public qui permettrait de réduire le déficit.
Le marché du travail nécessite plus de flexibilité – une thèse défendue par le chancelier Gerhard Schröder qui ne cesse de prôner le règlement des conflits sur le temps de travail entreprise par entreprise –, et de plus gros avantages fiscaux pour les créateurs d'emplois.
Les experts de l'OCDE touchent enfin un point sensible en critiquant la politique de mise sous perfusion de l'Est du pays: «Les faiblesses structurelles de l'économie des régions de l'Est ne peuvent vraisemblablement pas être effacées par un programme de subventions spécifiques.» Une douloureuse remise en cause de près de quinze ans de tentatives de mise à niveau.