Cuba fait trébucher l’OMC, à quelques centimètres de l’arrivée
Bali
Insatisfaite du déroulement de la conférence et de la suppression du passage sur l’embargo américain, la déléguée cubaine a rejeté samedi vers une heure du matin l’accord négocié depuis mardi. LeVenezuela, la Bolivie et le Nicaragua font bloc avec la Havanne
La déléguée cubaine a rejeté samedi vers deux heures du matin (19h à Genève) le texte de l’accord négocié depuis mardi à Bali. Le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Roberto Azevêdo mène depuis des consultations, en présence de conseillers juridiques. A en croire des observateurs, le mot d’ordre serait de surmonter cet ultime obstacle préalable à l’adoption définitive des 10 textes soumis au consensus des 159 Etats membres de l’institution, avant la fin de la matinée.
Pourquoi cet énième rebondissement? S’exprimant au nom du Venezuela, de la Bolivie et du Nicaragua, Cuba a ainsi signifié lors de la dernière réunion formelle des chefs de délégation qu’elle «n’était pas satisfaite de la suppression du passage sur l’embargo américain, les dispositions sur le transit et, plus généralement, le déroulement du Sommet», indique le porte-parole de l’OMC, précisant que les 155 autres pays avaient en revanche accepté l’accord.
Plus tôt dans l’après-midi, Roberto Azevêdo - fidèle à sa stratégie inclusive et de transparence pour parvenir à un compromis -, avait convié les chefs de délégations à une réunion informelle dans le but de leur présenter l’état des travaux réalisés lors des consultations avec l’Inde et les Etats-Unis. A cette occasion, le mot d’ordre était d’écouter et de regarder, mais pas de s’exprimer. Consigne unilatérale contre laquelle l’ambassadrice cubaine se serait emportée vocalement.
Bilan: la cérémonie de clôture de la 9e Conférence ministérielle est à nouveau reportée jusqu’à nouvel ordre. Selon nos informations, les équipes rattachée au Secrétariat de l’organisation prévoient l’éventualité de devoir repousser la date de retour de leurs billets d’avion. Toutes les délégations se retrouvent à présent prisonnières de l’enclave touristique haut de gamme de Nusa Dua, où se déroule la Conférence. Certaines n’attendaient que la cérémonie de clôture pour se rendre à Singapour, point de ralliement jusqu’à mardi de la Ministérielle du Partenariat transatlantique. Toujours selon nos sources, le conseiller Johann Schneider-Ammann – venu avec l’avion officiel des Forces aérienne suisses - aurait lui aussi décidé de prolonger son séjour.
Ce nouvel épisode du feuilleton balinais ne suffirait toutefois pas à faire échouer le succès de la Conférence.