Il faut remonter à début 2015 pour voir un tel classement: Apple devant Samsung sur le marché des smartphones. La société de Tim Cook, portée par les ventes d’iPhone 7, est parvenue à reprendre la place du numéro un mondial au groupe sud-coréen lors du quatrième trimestre 2016. Publiés dans la nuit de mardi à mercredi, les résultats du premier trimestre fiscal d’Apple (en exercice décalé) éclairent aussi la dépendance croissante de la société envers son téléphone.

En parvenant à écouler 78,3 millions d’iPhone ces trois derniers mois, Apple a réussi à s’emparer de 17,8% du marché mondial, devant les 17,7% de Samsung, selon la société de recherche Strategy Analytics. Et pourtant, la société de Tim Cook est partie de très loin: sur l’ensemble de 2016, avec trois premiers trimestres en repli, Apple ne pouvait revendiquer que 14,5% du marché, derrière les 20,8% de Samsung. Mais le rappel en automne 2016 de 2,5 millions d’exemplaires de son Galaxy Note 7, suite à des explosions, a fait très mal au conglomérat sud-coréen. «Samsung a détenu 21% du marché sur l’ensemble de 2016, son plus faible niveau depuis 2011, calcule Neil Mawston, directeur de Strategy Analytics. Mais Samsung va miser dans quelques semaines sur le modèle Galaxy S8 pour relancer sa croissance et redevenir numéro un le trimestre prochain.»

Un iPhone X?

Moqué à ses débuts pour le faible niveau d’innovation, l’iPhone 7, lancé en septembre dernier, aura tout de même séduit les consommateurs. «La société a aussi bénéficié d’un paysage compétitif plus favorable et a vu un nombre d’utilisateurs d’Android migrer de manière plus importante vers l’iPhone lors du dernier trimestre», écrivait un analyste de CFRA Research dans une note. Et pour la suite? Dans une étude, un analyste d’UBS a réduit ses prévisions de vente pour les six premiers mois de 2017, de 99 à 94 millions d’iPhone. «Plus mauvais seront les deux premiers trimestres, meilleur sera le taux de renouvellement en fin d’année», selon l’analyste d’UBS. Pour les dix ans de l’iPhone, un modèle 8, voire un modèle X très haut de gamme, est ainsi attendu pour cet automne. Apple, comme ses concurrents, devra faire face à une demande mondiale en baisse: si les ventes globales de smartphones avaient progressé de 12,2% en 2015, la croissance n’a été que de 3,3% en 2016.

Apple demeure une société hautement profitable: au cours du dernier trimestre, le bénéfice s’est établi à 17,9 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires de 78,4 milliards de dollars, en hausse après trois trimestres de repli. La société devient de plus en plus dépendante de l’iPhone, qui génère désormais 69,4% de ses revenus. Mais l’iPad (dont les ventes ont encore reculé de 19%) et l’Apple Watch (dont les chiffres ne sont pas communiqués, mais qui ont certainement baissé) ont déçu. Et les Mac, marché historique de la société, ne représentent plus de 9,2% de son chiffre d’affaires.

246 milliards de cash

Pour croître, Apple mise désormais sur les services: iTunes, l’App Store, Apple Music ou encore Apple Pay ont crû de 18% sur un an, pour totaliser 9% des revenus totaux. Ce chiffre doit doubler d’ici à quatre ans, a affirmé Tim Cook.

Autre sujet chaud pour Apple: les réserves de cash. Elles s’élèvent désormais à 246 milliards de dollars, en hausse de 8,5 milliards. Et 94% de cette somme est toujours parquée en dehors des Etats-Unis, afin d’éviter une taxation à hauteur de 35%. Apple va-t-il changer ses pratiques? Interrogé, Tim Cook s’est dit «optimiste» sur «une forme de réforme fiscale cette année» aux Etats-Unis qui favoriserait un rapatriement. Il a aussi mentionné le fait que sa société acquérait en moyenne 12 à 14 entreprises par année.


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