Après l'Asie, Orbiwise veut se déployer en Suisse
Technologie
Pionnière de l’internet des objets en Inde et en Chine, notamment, la start-up genevoise espère percer en Suisse. Ses logiciels permettent l’utilisation de données provenant de divers objets connectés, tels que des capteurs d’eau, de bruit ou encore de danger

C’est une start-up genevoise d’à peine 40 collaborateurs, mais elle fournit un réseau de communications entre les objets dits connectés au conglomérat indien Tata, qui représente près de 5% du produit intérieur brut du pays. Fondée en 2014, Orbiwise est pourtant encore peu connue sous nos latitudes. «Nous voulons aujourd’hui nous développer en Suisse», indique son directeur des comptes stratégiques et cofondateur, Didier Helal.
Signe encourageant, la société a reçu jeudi le Prix genevois de l’innovation, remis conjointement par la Chambre genevoise de commerce (CCIG), l’Etat de Genève et l’Office de promotion des industries et des technologies (OPI). «Cela devrait nous donner de la visibilité.»
Mise en place de réseaux nationaux
Sa société, créée par d’anciens collaborateurs, comme lui, de feu le fabricant de composants de téléphones mobiles ST-Ericsson, compte parmi les pionniers de l’internet des objets. «Les appareils que nous utilisons sont autant d’oreilles et de bouches qui transmettent des informations. Nous, nous développons le cerveau, soit l’infrastructure permettant de transporter ces murmures vers une application qui va pouvoir les utiliser», explique Didier Helal. Ce transport se fait via la technologie LoRa, pour long range (une marque déposée), un réseau à bas débit, qui ne nécessite pas de licence, contrairement au haut débit – coûteux – développé par les opérateurs traditionnels.
Parmi les applications possibles de ce type de technologies, il cite la gestion de l’éclairage urbain, le contrôle du trafic ou encore les systèmes de mesure du bruit. Soit tout ce qui a trait aux villes intelligentes. De même que des systèmes de gestion de l’humidité du sol, destinés à l’agriculture en particulier. La société a contribué à la mise en place de réseaux nationaux non seulement en Inde, mais aussi en Chine, en Argentine et en Australie.
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Dessiner un cadastre du bruit
En Suisse, Orbiwise a notamment développé une plateforme de contrôle de la qualité de l’eau pour les Services industriels genevois (SIG), qui a permis d’optimiser l’utilisation de capteurs développés par la HES. La start-up a aussi déployé un système de mesure de la pollution sonore. «Nous avons développé un logiciel permettant de transformer le bruit ambiant capté par des micros en un paramètre statistique, qui a permis de constituer un cadastre du bruit en temps réel», précise Didier Helal.
Orbiwise veut aujourd’hui déployer son offre auprès des entreprises. «La mise en réseau de capteurs installés sur des chaînes de production ou sur les travailleurs eux-mêmes permet non seulement d’optimiser les processus, en détectant les besoins en temps réel, mais aussi de prévenir les dangers», souligne Didier Helal.
Peut-on imaginer qu’Orbiwise fournisse un jour des services de messagerie et de téléphonie faisant concurrence aux opérateurs traditionnels que sont Swisscom, Sunrise et Salt? «Nous ne mettons pas en communication des personnes, mais des objets. Enfin, pas encore…»
Entrée dans la phase de croissance
Orbiwise entre aujourd’hui dans sa phase de croissance. Après un premier tour de financement de moins de 2 millions en 2016 qui lui a permis de se structurer, la société vise un deuxième round de levée de fonds autour des 10 millions ces prochains mois.
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