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Boston Dynamics met en vente son chien robot pour 74 500 dollars

La commercialisation de Spot par la firme américaine marque un pas important pour le marché de la robotique

Le robot chien Spot de Boston Dynamics, le 21 octobre 2019 à Laguna Beach.  — © REUTERS/ Mike Blake
Le robot chien Spot de Boston Dynamics, le 21 octobre 2019 à Laguna Beach.  — © REUTERS/ Mike Blake

Ce n’était qu’un robot en phase de développement. C’est désormais une machine officiellement en vente. Depuis mardi, la société Boston Dynamics commercialise son chien robot Spot, pour 74 500 dollars (soit 70 800 francs). Quatre ans après sa première démonstration, il s’agit d’une étape importante non seulement pour l’entreprise américaine, mais aussi pour le monde de la robotique. Boston Dynamics, qui appartient au groupe japonais SoftBank, est sans conteste la société la plus avancée dans ce domaine.

Depuis des années, Boston Dynamics, fondée en 1992, impressionnait, mais effrayait aussi, en diffusant à intervalles réguliers des vidéos de ses machines. Spot, Atlas, BigDog ou Cheetah, autant de robots capables de se déplacer – à deux ou à quatre pattes – sur des terrains accidentés, de porter des charges et de se relever seuls après un choc. Spot, montré pour la première fois le 23 juin 2016, ressemble à un gros chien. C’est la machine la plus avancée développée par Boston Dynamics, puisque des tests en situation réelle avaient été menés dès 2019 avec 150 exemplaires, pour différentes missions.

Machine de 32 kilos

Pour 74 500 dollars (dont 1000 de dépôt), l’acquéreur de Spot recevra une machine pesant 32 kilos, dotée d’une batterie de 605 Wh lui assurant 90 minutes d’autonomie. Le chien robot peut se déplacer à la vitesse de 5,8 km/h maximum sur des pentes jusqu’à 30 degrés et porter une charge de 14 kilos maximum. La machine, qui se contrôle via une tablette, dispose de caméras lui assurant une vision à 360 degrés. Caméras supplémentaires, radars, capteurs ou encore modules équipés de systèmes d’intelligence artificielle peuvent être achetés en sus, pour plusieurs dizaines de milliers de dollars.

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Un temps envisagé pour un usage militaire, Spot se destine désormais à des missions civiles. Ces derniers mois, il a été utilisé pour surveiller des environnements éloignés ou dangereux, par exemple des installations de production d’énergie, des sites nucléaires déclassés, des usines, des chantiers de construction et des laboratoires de recherche. La cible, ce sont «des clients industriels et commerciaux qui ont un capteur qu’ils veulent emmener là où ils ne veulent pas qu’une personne se rende, déclarait la semaine passée Zack Jackowski, ingénieur en chef en robotique de Boston Dynamics au site spécialisé The Verge. Soit parce que c’est dangereux, soit parce que la tâche doit être accomplie si souvent que cela rendrait quelqu’un fou. C’est comme prendre un appareil photo dans une usine 40 fois par jour et enregistrer les mêmes photos à chaque fois.»

Armes interdites

Ces dernières semaines, Spot a été utilisé pour surveiller le comportement de visiteurs dans un parc à Singapour – pour qu’ils respectent des mesures de distanciation sociale –, mais aussi pour inspecter des plateformes pétrolières offshore en Norvège. Aux Etats-Unis, le chien robot a servi à communiquer avec des patients suspectés d’être infectés par le coronavirus – la discussion avec un vrai médecin s’effectuait en vidéo via une tablette fixée sur le robot.

Il est possible que Spot, qui a déjà été employé par des forces de l’ordre américaines pour une mission d’inspection, soit utilisé comme arme. Boston Dynamics ordonne à ses clients de ne pas fixer d’arme sur la machine et de ne pas l’utiliser pour «blesser ou intimider» des gens. Tout en reconnaissant qu’il sera impossible de savoir exactement ce que font les clients avec leurs machines. Environ 1000 robots doivent être produits d’ici à la fin du premier trimestre 2021.