Innovation
Google a déjà diffusé un million de ses visionneuses de réalité virtuelle à bas coût. Le New York Times offrira bientôt le «Cardboard» à ses lecteurs

Et si un simple morceau de carton allait remplacer les Google Glasses? On n’en est pas encore là, mais les lunettes high-tech sont depuis plusieurs semaines mises de côté par la multinationale, qui ne les a pas encore lancées pour tout un chacun – il est possible que cela ne se fasse jamais. En lieu et place de lunettes à 500 dollars, Google propose depuis plusieurs semaines son «Cardboard», soit un petit accessoire en carton permettant d’avoir un avant-goût de la réalité virtuelle. En attendant que des casques coûtant plusieurs centaines de francs soient proposés par Sony et Oculus (propriété de Facebook), le «Cardboard» offre la réalité virtuelle pour une vingtaine de francs.
Mi-octobre, Google annonçait que son application pour smartphone permettant d’utiliser le «Cardboard» avait été téléchargée 15 millions de fois. Et le week-end prochain, le «New York Times» devrait augmenter sensiblement la notoriété de l’accessoire en l’offrant avec son édition dominicale, mais aussi à certains abonnés à sa version numérique. Au total, le «New York Times» devrait offrir 1,3 million de lunettes en carton, qui serviront d’abord à visionner un film à 360 degrés sur la crise des réfugiés.
A lire: «La réalité virtuelle, la prochaine frontière du journalisme», sur le blog d'Emily Turrettini, spécialiste des nouvelles tendances.
Une vingtaine de francs
Le «Cardboard» peut se fabriquer à la maison en suivant les instructions offertes par Google. Il peut aussi se commander via des revendeurs, tel le site suisse www.vrcardboard.ch, qui propose plusieurs modèles, coûtant entre 19 et 24 francs. Que font les propriétaires de cet accessoire, une fois qu’ils l’ont acquis? «La plupart font ainsi leur premier pas dans la réalité virtuelle. Ils sont très curieux de découvrir l’objet et téléchargent ensuite de bonnes applications de réalité virtuelle. La plupart des utilisateurs regardent des vidéos à 360 degrés ou effectuent des visites virtuelles dans des villes étrangères», explique Martin Scheppach, directeur de la société Interactive Space et éditeur du site vrcardboard.ch.
Des centaines d’applications
Il existe aujourd’hui plus de 280 applications Android pour le «Cardboard», plus de 50 applications pour iPhone, alors que YouTube propose déjà des milliers de vidéos à 360 degrés. Google, dans sa propre application, permet par exemple de se promener à Paris ou à Tokyo. Il est possible, via une version modifiée de StreetView, de se promener en avant et en arrière et de zoomer sur des points d’intérêt.
Le «Cardboard» se compose, outre son «armature» en carton, de deux lentilles permettant de voir des images stéréoscopiques avec son smartphone, quelle que soit sa marque. Les capteurs du téléphone permettent de détecter si l’utilisateur lève la tête ou la tourne sur un côté, par exemple. L’utilisation de l’accessoire n’est pas forcément conseillée sur le long terme à tout le monde, le visionnement des images, de loin pas toujours nettes, pouvant susciter un léger mal de tête.