Déambulateur libre d'un petit écran qui peine à l'être, il a poursuivi sa route en marge du chassé-croisé des vacances. Depuis peu, à travers forêts et clairières de fougères, lampe de spéléo bringuebalant sur le rabat frontal de sa chapka pour apprivoiser l'automne qui arrive, il nous dit que l'été est fini. Mais peu importe. Son errance poétique nous fait attendre l'hiver avec impatience. Puis le printemps. Puis l'été encore. Pour pouvoir goûter ces petits fragments de rien qui ponctuent des programmes parlant de tout.
Vu. Chapka et trottinette à moteur, par Samuel Gardaz
Il est toujours là. A mon grand soulagement, l'homme à la chapka qui
Il est toujours là. A mon grand soulagement, l'homme à la chapka qui arpente le petit écran d'Arte sur sa trottinette à moteur entre deux programmes a survécu à l'été. Voyageur cathodique autant qu'éphémère, il n'a pas été victime d'un «accident de rentrée», en cette redoutable période où les chaînes de télévision veulent nous persuader qu'elles ne font pas du neuf avec du vieux.
Sa singulière et sombre silhouette se (nous) promène cahin-caha à travers quelques paysages anonymes. Son allure tranquille quoique résolue ressemble à une quête. Mais de quoi? A un «chemin», un movie très loin des sentiers battus. Cet été, oreilles de sa chapka tressautant à chaque aspérité de la piste, l'homme aux airs de Jamiroquaï a croisé sur sa route quelques panneaux de signalisation routière inédits: interdiction de chapka, interdiction de trottinette à moteur, interdiction de chapka ET de trottinette à moteur.