Il y a quelques jours, TikTok a annoncé une petite révolution: un quart de révolution pour les écrans de smartphones. Un nombre limité des utilisateurs du très populaire réseau social de partage de vidéos, peut en effet désormais diffuser des vidéos en format paysage, ce qui était jusqu’alors strictement impossible dans l’application, rapporte la BBC jeudi.
Si la viralité des vidéos courtes en format portrait a fait le succès de TikTok, qui est de loin le réseau social à la croissance la plus rapide – en Suisse, 67% des 12-19 ans le consultent plusieurs fois par semaine – , la plateforme veut voir plus grand. Selon des spécialistes consultés par la chaîne britannique, le nouveau format marquerait ainsi une volonté d’empiéter sur les plates-bandes du géant de la vidéo YouTube (propriété de Google). «TikTok se rapproche de YouTube depuis quelque temps déjà, avec ses vidéos de 10 minutes en version longue (contre 3 minutes auparavant, ndlr), et dépasse régulièrement YouTube auprès d’une population plus jeune», indique à la BBC l’expert en technologie Paul Triolo. Ce dernier estime que «l’objectif semble être de séduire une audience plus mature», adepte de contenus plus informationnels et éducatifs, comme on en trouve sur YouTube.
Selon Carolina Milanes, une autre experte interrogée par la BBC, ce développement pourrait également rendre le réseau plus attractif pour les créateurs de ce genre de contenus. Pour l’heure, juge-t-elle toutefois, les deux plateformes ont amplement la place de coexister et même de prospérer en parallèle, chacun dans son secteur: la valeur ajoutée pour YouTube, les contenus courts et immédiatement divertissants pour TikTok.
Au niveau mondial, le jeune réseau social, qui appartient au groupe chinois ByteDance, revendique déjà un milliard d’utilisateurs réguliers. Il est cependant contesté dans plusieurs pays, Aux Etats-Unis, il est menacé d’interdiction par certains élus qui le jugent trop proche de Pékin et craignent que les autorités chinoises ne puissent avoir accès aux données personnelles de citoyens américains. L’entreprise assure de son côté régulièrement avoir mis en place de protocoles pour ne jamais laisser aux autorités l’accès aux données de ses utilisateurs basés aux Etats-Unis.
