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Derrière le sourire déchiré

Testé sur PS3. Disponible aussi sur PC et Xbox 360

En 1989, Batman Arkham Asylum marque un jalon dans l’histoire du comics américain et dans la saga du chevalier noir en particulier : l’aventure traditionnelle se transforme en une effrayante introspection. Grant Morisson posait alors la question : de Batman ou du Joker, qui est le plus fou ? Dave McKean réalisait l’une de ses œuvres les plus abouties : dessin, peinture, photographie, collage… Toutes les techniques étaient mélangées, chamboulées. Une petite révolution dans la digne ligne du Dark Knight de Frank Miller. Vingt ans plus tard, retour à l’asile psychiatrique de Gotham. On retrouve les mêmes, ou presque. Le duel éternel reprend : le bien contre le mal, Batman contre le Joker, contre un monde devenu fou. Encore plus fou.

Cette fois, fini l’introspection (le jeu n’est en rien une adaptation de la bande dessinée, mais un récit totalement inédit): par une habile machination, le Joker a réussi à faire transférer ses hommes dans les geôles de l’asile Arkham. S’étant fait capturé, lui-même est incarcéré entre ces murs sombres sous escorte de l’homme chauve-souris. Les portes se ferment sur les deux hommes. Le Joker s’enfuit et libère les prisonniers. Le piège se referme, l’aventure commence.

Arkham Asylum réunit les plupart des ennemis traditionnels de Batman, le Joker – bien sûr -, Scarface, Killer Croc, l’Epouvantail, l’Homme-Mystère (qui fournit à lui seul un « jeu dans le jeu »), etc. Chacun devra être combattu de façon différente pour être vaincu. Surtout, le jeu mélange les genres avec beaucoup de réussite : aventure, combat, infiltration, enquête. Avec un gameplay parfait et une prise en main rapide. Les combos de combat ne nécessitent pas de se faire greffer des doigts supplémentaires. Tout est fluide. Simplicité, efficacité.

Une chose est sûre, il ne sert à rien de foncer dans le tas : Batman n’a pas de super pouvoirs, et son armure est plutôt légère. Autant dire qu’il n’est pas à l’épreuve des balles, ni des coups multiples. Il faut faire preuve de finesse, de patience aussi, et se montrer plus malin que les nombreux ennemis qui ont pris leurs quartiers dans l’asile le plus fantasmagorique qui puisse exister. Une vision « détective » permet de voir l’emplacement des adversaires, mais aussi les points du décor qui peuvent être utilisés pour se sortir d’affaire.

La réalisation de ce titre ne laisse en rien à la richesse de son contenu. La modélisation et le graphisme sont superbes, l’ambiance glauque à souhait. Avec cette impression étonnante d’être « dans » un comics. De plus, des éléments à déverrouiller, la possibilité de jouer un niveau dans la peau du Joker (uniquement sur PS3) et un mode Challenge participent bien à faire de ce Batman l’un des meilleurs jeux de l’année. Tout simplement.

Note : 5 sur 5