Pourquoi il faut apprendre le code aux enfants
Les femmes font Le Temps
La session 2017 Lift: Lab vient de s’achever et, durant ces trois jours passés au cœur de cet événement consacré à l’innovation, je me rends plus que jamais compte de l’urgence de mettre la question de l’éducation au cœur de notre réflexion

Cet article fait partie de l'édition spéciale «Les femmes font Le Temps», écrite par une cinquantaine de femmes remarquables, et publiée lundi 6 mars 2017.
Lift: Lab a consacré une journée à la question de l’éducation. À travers un workshop, réunissant experts et professionnels du secteur et surtout grâce aux enfants, premiers concernés par le sujet, qui sont venus réfléchir aux modèles éducatifs de demain, j’ai pu constater certaines tendances émergentes dans ce domaine: la nécessité de laisser s’épanouir des compétences telles que la créativité, la transdisciplinarité et l’adaptabilité ou encore, comme nous le propose le Professeur Manu Kapur, également présent à Lift: Lab, la possibilité de développer de nouvelles formes d’apprentissage comme la Productive Failure, une approche disruptive proposant un apprentissage par l’erreur.
Devoir d’anticipation
Dans un monde en pleine mutation, où l’avènement des technologies a déclenché une 4e révolution industrielle, notre devoir vis-à-vis des générations futures est celui de l’anticipation. Anticiper, en imaginant les compétences nécessaires aux jeunes qui arriveront demain sur le marché du travail. Anticiper, en dessinant aujourd’hui notre futur, afin de pouvoir former les jeunes générations et les préparer avec succès à leur avenir.
Nous savons que, dans les pays industrialisés, à moyen terme, près de 50% des emplois vont disparaître. Nous savons également que deux tiers des enfants qui entrent à l’école aujourd’hui exerceront des métiers que nous ne connaissons pas encore. Je suis convaincue qu’il faut trouver les moyens de mettre les technologies à profit, plutôt que de se sentir menacés par elles, car aujourd’hui, nous avons dépassé la question du «si» pour nous poser la question du «comment».
Prise de conscience urgente
Nous avons, en Suisse, la chance d’avoir des personnes engagées, qui ont lancé des initiatives privées offrant des programmes de codage ou d’entreprenariat tels que Kidimake ou Graines d’Entrepreneurs. Mais trop peu d’enfants ont actuellement accès à ces programmes, qui mériteraient êtres déployés à beaucoup plus grande échelle et surtout accessibles aux élèves de l’instruction publique.
La prise de conscience est donc urgente et j’en appelle nos dirigeants à mesurer l’importance des enjeux et de la nécessité de s’adapter aux mutations en cours. Je suis convaincue qu’il faut rapidement rassembler les acteurs à même de mener des réflexions sur ces sujets. Il faut ensuite concrétiser les conclusions en les appliquant à notre système scolaire, afin que nos enfants puissent développer les compétences nécessaires pour devenir des adultes adaptés au monde de demain.