Concrètement, les gérants doivent envoyer plusieurs fois par jour une photo d'un rayon. Le centre d'appels d'ITMC réceptionne le cliché. Si la mise en place du produit ne correspond pas au contrat, un employé d'ITMC entre en contact directement et rapidement avec le gérant pour rectifier le tir. Cette immédiateté dans la réaction n'est pas possible si les contrôles s'effectuent, comme c'est le plus souvent le cas actuellement, par des inspecteurs dépêchés sur place. Bien entendu, le salaire d'un inspecteur est largement supérieur aux coûts du service proposé par ITMC qui varie de 1,70 euro la photo jusqu'à 10-12 euros, en fonction du temps passé par les employés de la société parisienne au téléphone pour corriger les éventuelles erreurs.
«Ce principe de responsabilisation des employés sur le terrain est prêt à se répandre dans différents secteurs», explique Philippe Rambaud, directeur d'ITMC. «Nous avons déjà pris différents contacts, notamment avec une multinationale alimentaire suisse», lâche-t-il, sans vouloir en dire plus. Mais Philippe Rambaud n'a pas l'intention de se limiter au secteur alimentaire. «La mise en scène d'un produit doit correspondre à la campagne de pub du moment. Et cela surtout dans l'univers de la mode, note-t-il. Les chaînes textiles accélèrent sans cesse le renouvellement de leurs offres.» En Suisse, cette pratique n'est pour l'heure pas répandue. Les grands distributeurs, tels Coop et Denner, restent fidèles aux contrôles réalisés par des inspecteurs ou par des chefs de ventes ou de rayons. Si Coop n'envisage en aucun cas de remplacer le contrôle humain par la technologie du MMS, Denner est plus ouvert à un tel projet. «Si cette tendance se répand sur le marché, nous pourrions l'envisager, avance Eva-Maria Bauder, porte-parole de Denner. Surtout si cette innovation intéressante peut nous faire travailler plus vite tout en réduisant les coûts.»
D'autres secteurs, telles les assurances, seraient susceptibles de profiter d'une telle technologie. Mais les assureurs expliquent cependant ne pas avoir l'intention d'utiliser les MMS pour leur constat d'accident voiture, par exemple. «Nous nous servons d'appareils photo numériques depuis plusieurs années, explique Jean-Pierre Chapuis, porte-parole de La Suisse. Les photos sont immédiatement jointes au dossier du sinistre sur l'ordinateur. Nous n'envisageons donc pas d'investissement supplémentaire pour l'instant.» Même discours du côté de la Vaudoise Assurances. «Cependant, si un client prend une photo avec son portable et que la qualité est suffisamment bonne, nous l'accepterons», explique Cristina Gaggini, porte-parole de l'assureur vaudois.
Les chiffres démontrent que l'utilisation des MMS, privés et professionnels, reste encore faible. Chez Swisscom, 250 000 clients envoient environ 5 à 6 MMS par mois, ce qui représente quelque 41 500 MMS par jour. Une goutte d'eau en comparaison des 5 millions de SMS quotidiens sur le réseau Swisscom.