Comme chaque année, Samsung commercialise la nouvelle mouture de son vaisseau amiral téléphonique. Le fabricant est devenu un designer de smartphones dont les modèles les plus haut de gamme disposent de performances galactiques et d’un design avant-gardiste.

Cette année, nous testons le troisième venu dans la fournée des désormais classiques S10 et S10+: le Galaxy S10e (prêté par Samsung). Avec un tarif de 779 francs, celui-ci brise la règle des fleurons vendus à des prix à quatre chiffres en vigueur depuis deux à trois ans. Normalement, qui dit tarif moindre dit performances en retrait. Mais, durant les deux semaines passées avec le S10e, nous n’avons jamais ressenti la moindre limitation nous rappelant que des smartphones premium existent. Au contraire: le microprocesseur est le même que celui équipant le S10, et la mémoire s’élève à 128 confortables gigaoctets. Habitués à tester des Galaxy S, nous avons eu l’impression que le S10e aurait très bien pu être le «vrai» S10. Vous suivez?

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Pas de «notch» mais un trou

La qualité de l’écran Amoled, irréprochable comme d’habitude chez Samsung, n’est certainement pas étrangère à cette sensation. Ne vous laissez pas induire en erreur par la diagonale a priori imposante de 5,8 pouces: la dalle recouvre 91,6% de la face avant de l’appareil, si bien que le S10e semble plutôt petit. Le mode d’affichage des couleurs par défaut, «Naturel» et non pas «Vif» comme sur les modèles précédents, offre des couleurs éclatantes parfaitement équilibrées sans qu’on ait besoin de pousser le moindre curseur de réglage.

Mieux vaut avoir un chargeur à proximité en fin de journée

L’écran n’est pas défiguré par une affreuse encoche (ou notch), comme sur bien des appareils sortis en 2018. Il semblerait que la tendance soit désormais de percer un trou dans la dalle et d’y glisser l’appareil photo avant. Un choix bien plus ergonomique, mais qui implique un décalage des icônes de statut (batterie, réseau, etc.) vers le milieu. Si vous êtes du genre à accumuler des dizaines de notifications, c’est le bazar assuré. L’écran est entièrement plat, à la différence de celui des S10 et S10+, aux rebords arrondis.

Samsung a abandonné le déverrouillage par reconnaissance oculaire, probablement parce que le scanner d’iris n’a pas trouvé sa place dans ce trou exigu. On peut toujours débloquer l’appareil grâce au capteur d’empreintes digitales, ingénieusement intégré dans le bouton Power sur la tranche droite. Samsung a habilement répondu aux critiques concernant les minuscules capteurs arrière qui équipaient ses appareils depuis le S8.

A l’usage, le capteur se trouve toujours sous un doigt, l’écran se débloque en un clin d’œil: enfin! Puisque nous sommes sur les tranches, précisons que le port mini-jack est miraculeusement toujours présent, alors que la concurrence s’en passe depuis des années, au grand dam des amateurs de casques et écouteurs filaires.

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Le port mini-jack est miraculeusement toujours présent

Jaloux du canari

Les collègues les plus jaloux se sont moqués du dos de l’appareil jaune canari. Pour notre part, nous avons trouvé la couleur plutôt agréable, et nos collègues plutôt aigris. Considérations colorimétriques à part, le dos en verre est plutôt robuste et épais. Il est hermétiquement scellé, avec une certification d’étanchéité IP68 comme la plupart des smartphones haut de gamme.

Concernant la photo, le S10e s’en sort honnêtement. Il dispose de deux objectifs à l’arrière, un grand-angle et un standard, de respectivement 16 et 12 mégapixels. Samsung a intégré une «intelligence artificielle» appelée «optimisateur de scène» et censée optimiser les réglages photo en temps réel. Un gadget dans les faits, qui nous a paru moins convaincant que celle proposée par Google sur sa gamme Pixel. Comme souvent, les photos paraissent bien plus belles sur l’écran du téléphone que sur celui d’un ordinateur. Mais dans l’ensemble, le S10e sort des photos fort satisfaisantes, et honnêtes en basse luminosité.

Bien que nous ne l’ayons pas mesurée avec précision (et quand bien même, ces mesures sont sujettes à caution), l’autonomie nous a paru assez modeste. La batterie de 3100 mAh y est sans doute pour quelque chose. Mieux vaut avoir un chargeur à proximité en fin de journée.

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Android «tarte»

Le S10e est livré avec Android 9 «Pie», toujours tartiné d’une sur-couche logicielle maison. Elle est toujours truffée d’applications qui font doublon avec celles de Google (Email, Galerie, etc.). Mais celles-ci sont moins nombreuses qu’auparavant, et Samsung confirme ses progrès logiciels en livrant une interface agréable agrémentée de quelques caractéristiques vite indispensables, comme Smart Select, qui permet d’enregistrer des GIF à la volée.

En parvenant à garder un feeling premium sans faire exploser la facture, ce Galaxy S10e est un modèle à surveiller pour qui désire changer de smartphone cette année. Surtout que Samsung a l’excellente tendance de brader ses modèles quelques mois à peine après leur sortie, si bien que ce S10e devrait se trouver aux environs de 500 francs d’ici à la rentrée prochaine, si ce n’est plus tôt.