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Le Galaxy S20 Ultra de Samsung devait célébrer les 10 ans de la gamme. Effet 2020 oblige, ce fut un ratage. Qu’à cela ne tienne, Samsung revient avec une version S21 qui frôle le sans-faute. Notre test

Nous ne gardions pas le meilleur souvenir du flagship Samsung cuvée 2020. Bien que la gamme des Galaxy S20 fasse partie de la crème des smartphones, le fleuron coréen de l’année dernière, le Galaxy S20 Ultra, était une franche déception. Nous l’avions testé en mars dernier et conclu que «le tout valait moins que la somme de ses parties»: ce smartphone premium empilait en effet des technologies sophistiquées, individuellement excellentes, sans toutefois parvenir à proposer une expérience globalement convaincante.
C’est donc avec un relatif scepticisme que nous avons accepté de donner une chance à son successeur, le Galaxy S21 Ultra, sorti la semaine dernière en Suisse. Scepticisme vite estompé tant cette nouvelle mouture, prêtée par la marque, gomme la plupart les griefs précédemment constatés.
Des finitions premium
Le S21 Ultra est un grand téléphone. Il est lourd (228 grammes), sans que cela gêne, au contraire. Samsung, qui rappelons-le a inventé le format hybride «phablet» (contraction de phone et de tablet), démontre ici sa maîtrise des appareils taille XL. Malgré sa taille et son poids, le Galaxy S21 Ultra offre une bonne prise en main et une excellente impression de produit haut de gamme renforcée par le choix des matériaux sur la face arrière. Il faut en dire quelques mots, tant ce point nous a séduits, et ce dès le déballage de l’appareil.
La face arrière semble au premier abord faite de métal brossé, sauf qu’il s’agit en réalité de verre mat, la toute dernière version du verre anti-rayures Gorilla Glass équipant de nombreux autres appareils, généralement sur la face avant. On le retrouve ici sur les deux faces, en version opaque et mate à l’arrière.
Douce et agréable au toucher, elle ne glisse pas des mains et ne retient que peu de traces de doigts. Le noir Phantom Black de l’exemplaire reçu est profond et somptueux. Quant à l’imposant module photo, il est en aluminium et semble s’enrouler avec élégance sur le bord du smartphone.
Pas de chargeur
A l’avant, on retrouve une dalle Amoled de 6,8 pouces, soit un peu moins que celle du S20 Ultra. Elle est percée d’un unique trou central laissant apparaître l’appareil photo avant.
Les bords latéraux sont légèrement incurvés, moins semble-t-il que ce à quoi Samsung nous avait habitués. Tant mieux, la prise en main n’en est que meilleure, plus assurée, plus confortable aussi, et les appuis intempestifs bien moins fréquents.
Le S21 Ultra est livré sans chargeur, comme cela devient la norme
Ces éléments considérés dans leur ensemble, ce Galaxy S21 n’usurpe pas sa qualification «Ultra» en offrant une impression premium indiscutable, bien supérieure à celle de son prédécesseur et même à celle de son concurrent direct, l’iPhone 12 Pro Max. C’est donc comme si le coréen avait modifié son prototype de 2020 pour le faire muer en un véritable produit abouti. Heureusement, diront certains, car le S21 Ultra est vendu pour la rondelette somme de 1249 francs pour la version équipée de 128 Go de stockage, un positionnement semblable à son homologue chez Apple.
Les plus attentifs des lecteurs remarqueront peut-être que 1249 francs, c’est 100 francs de moins que le S20 Ultra. Une baisse de tarif à nuancer: le S21 Ultra est livré sans chargeur, comme semblent l’avoir désormais décidé les constructeurs. Il est évidemment rechargeable avec n’importe quel chargeur USB type C en votre possession.
Samsung justifie cette décision avec des arguments en faveur de l’environnement, qui ne convainquent que partiellement. Certes, les chargeurs s’empilent inexorablement dans nos tiroirs. Mais la plupart ne sont pas assez costauds pour recharger rapidement le S21 Ultra, dont la grosse batterie de 5000 mAh nécessite une puissance de 25 watts pour être requinquée au plus vite (1h30 environ). Il faudra donc repasser à la caisse pour en profiter. Dommage, car c’est exactement ce genre de mauvaise surprise que l’on pense éviter en achetant un appareil à un tel prix.
Un écran 120 Hz sinon rien
On manque de superlatifs pour décrire la qualité d’image des écrans Samsung. La dalle Amoled offre des contrastes infinis, les couleurs sont vives, mais bien plus fidèles qu’à l’accoutumée chez le coréen. Surtout, le confort visuel est parfait avec un taux de rafraîchissement de 120 hertz, particulièrement perceptible et agréable lors du défilement de menus ou de pages web. A noter que cette fréquence est cette fois adaptative: elle oscille automatiquement entre 10 et 120 Hz selon l’application et l’utilisation, et ce afin de préserver la batterie.
Ce gif ne rend pas justice à l’écran, mais le défilement est d’une fluidité parfaite.
L’autonomie du S21 Ultra est bonne, meilleure que sur la plupart des smartphones Android similairement positionnés. Nous l’avons mesurée à un jour et demi en moyenne, avec environ 5 heures actives, c’est-à-dire écran allumé. La recharge sans fil est disponible, avec les mêmes conditions de puissance évoquées ci-dessus. Sous cet écran se trouve enfin le capteur d’empreintes digitales. Il est bien plus réactif que celui proposé sur la gamme Galaxy S20.
Débauche de mégapixels
La partie photo du S21 Ultra n’est pas en reste. Le module arrière embarque pas moins de cinq capteurs. C’est, comme nous l’avions remarqué l’année dernière, une débauche de mégapixels. On dénombre un principal de 108 mégapixels, un ultra-grand-angle de 12 mégapixels, deux téléobjectifs x3 et x10 pour le zoom, de 10 mégapixels chacun, et enfin un capteur laser pour aider à la mise au point. A l’avant, c’est toujours un capteur selfie de 40 (!) mégapixels dont on peine à saisir l’intérêt (pour détecter des particules virales dans les narines peut-être?).
Il y aura une entorse à notre modus operandi habituel, nous ne comparerons pas les photos du S21 Ultra à celles de ses concurrents. Le semi-confinement et la météo ne sont pas propices aux escapades, et surtout notre Pixel qui sert habituellement de référence est actuellement en réparation. En termes de photo, la principale différence par rapport au S20 Ultra réside dans la sensibilité, que nous trouvons ici meilleure. Les photos sortent donc avec moins de bruit.
Le déclencheur est réactif, la mise au point automatique satisfaisante. Prendre en photo un objet proche enclenche ainsi le mode «Focus enhancer» qui rend les contours nets et précis. Les deux téléobjectifs sont utiles au quotidien, et produisent des photos crédibles, avec peu d’artefacts, sans problème de stabilisation, certainement grâce au capteur laser.
Comme pour le S20 Ultra, le zoom 100x relève plus de l’argument marketing que de la vraie technologie: le grossissement est certes impressionnant pour un smartphone, mais les photos obtenues sont bruitées et inutilisables. Un gadget. Il est toujours possible de filmer des vidéos jusqu’en 8K, avec une stabilisation améliorée.
One UI file du mauvais coton
La partie logicielle du S21 Ultra est sans grande surprise. On retrouve Android en version 11 – la plus récente à ce jour – tartinée d’une surcouche maison, One UI, en version 3.1. Simple et épurée, cette dernière parvient à faire oublier les horribles surcouches précédentes bardées d’applications inutiles et de doublons avec les services d’Android. Celles qui sont présentes, telles que Facebook, sont désinstallables. Même chose pour les applications Samsung, à l’exception de l’assistant intelligent Bixby, qui accuse toujours autant de retard par rapport à celui de Google (mais conserve de l’intérêt si l’on possède déjà plusieurs appareils Samsung connectés dans sa maison).
Hélas, au fil des versions de One UI, Samsung semble retomber dans ses travers. Exemple, l’appui long sur le bouton Power. Pour tout utilisateur d’Android, il sert à faire apparaître un menu pour éteindre ou redémarrer son téléphone. Avec One UI, la touche est dédiée à Bixby par défaut. On peut certes rétablir les choses via des paramètres obscurs, mais c’est à cette enseigne que la majorité des utilisateurs seront logés.
Autre source d’irritation, le menu déroulant des notifications, qui en principe propose quelques raccourcis utiles (mode avion, wi-fi, etc.), est ici truffé de dizaines d’icônes dont on n’a aucune idée de l’utilité (de toute façon proche du néant).
Samsung nous a également prêté un stylet S-Pen, d’habitude réservé à la gamme Galaxy Note. En approchant la pointe de l’écran, un menu dédié apparaît. Il s’accompagne de pas moins de 7 applications de dessin, de coloriage, de réalité augmentée parfaitement facultatives et peu intéressantes qui distraient de la finalité du S-Pen: prendre des notes. Il est regrettable que Samsung parte à nouveau dans cette direction.
Ces irritants désagréments mis de côté, l’essentiel demeure: le Galaxy S21 Ultra n’usurpe pas son suffixe. En surclassant son aîné de l’année passée, ce smartphone si agréable à manipuler est sans aucun doute le meilleur appareil sous Android disponible en ce début d’année 2021, d’autant qu’il est compatible 5G, un gage de préparation aux années qui viennent. A un tel prix, il ne devrait certes pas trouver beaucoup de poches prêtes à l’accueillir, à part peut-être celles des déçus de l’iPhone 12 et des fans inconditionnels de smartphones qui ne veulent rien de moins que le meilleur.
Le stylet S-Pen débarque sur les Galaxy S
Habituellement réservé aux Galaxy Note et à certaines tablettes, le stylet S-Pen fait son apparition, pour la première fois, au sein de la gamme Galaxy S. Il est pour l’instant réservé au Galaxy S21 Ultra, pas aux autres Galaxy S20.
Vendu une quarantaine de francs, il permet de prendre des notes, d’annoter et surligner facilement des documents ou des photos, gribouiller des dessins ou encore faire du coloriage (un passe-temps curieusement apaisant).
Contrairement aux Note, qui possèdent une encoche pour ranger le stylet, le S21 Ultra n’a rien de prévu pour ranger le S-Pen. Il faut donc utiliser une coque de protection spécifique en silicone dans laquelle on peut glisser l’objet. La plupart des clients s’en passeront volontiers, mais le S-Pen a ses inconditionnels. La prise de notes, fonction a priori intéressante pour un journaliste, est plutôt efficace mais elle impose d’écrire assez gros, ce qui est peu pratique pour se relire. Une fonction de reconnaissance de l’écriture manuscrite et de conversion en caractères numériques est présente, mais elle est totalement incapable de nous relire (ce qui signifie peut-être que nous écrivons trop mal).
Les Galaxy Buds Pro, étanches et performants
Proposés à 249 francs, les nouveaux écouteurs intra-auriculaires sans fil de Samsung représentent une sérieuse évolution par rapport aux Galaxy Buds+ précédents. Conçus par le fabricant de casques audio AKG, ils embarquent deux haut-parleurs chacun et proposent une réduction de bruit active, comme sur les casques en vogue. Ils sont par ailleurs étanches.
Livrés dans un petit étui de rangement équipé d’une prise USB type C pour la recharge, ils assurent environ 5 heures d’autonomie sur le papier. Le revêtement glossy est un piège à traces de doigts.
Par rapport aux Buds+, nous les avons trouvés plus gros, si bien qu’ils semblent moins immobiles dans les oreilles, mais nous les avons reçus trop tard pour véritablement les tester durant plusieurs jours. La première impression est cependant très bonne: on se demande comment de si petits écouteurs peuvent produire un son aussi clair.
Au rayon des fonctionnalités, les Buds Pro détectent votre voix lorsque vous parlez et abaissent automatiquement le volume sonore pour vous permettre d’avoir une conversation sans hurler. Le volume revient à la normale dix secondes après que vous avez cessé de parler. Ils proposent également un mode dédié au jeu, censé réduire la latence.