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En février, la société carougeoise avait mis un pied en Asie grâce à un accord avec SK Telekom. Le premier opérateur sud-coréen est devenu son actionnaire majoritaire après avoir investi 45 millions de dollars dans la société (augmentation de capital et rachat d’actions) et transféré pour quelque 20 millions de dollars d’activités et de collaborateurs. ID Quantique, qui ne communique pas sur sa valorisation totale, revendique 70 employés en Suisse et une trentaine en Corée, en Angleterre et aux Etats-Unis.
Réseau de 200 millions de clients mobiles
L’annonce de lundi s’inscrit dans le cadre d’un accord entre les deux géants de la téléphonie, cherchant à sécuriser leurs réseaux 5G respectifs. Attendue pour 2020, la cinquième génération de téléphonie sans fil permettrait d’entrer pleinement dans l’ère de l’internet des objets, en accélérant les interactions avec les voitures connectées ou les usines intelligentes.
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Les deux opérateurs représentent près de 200 millions de clients mobiles. L’accord permettra à ID Quantique de «bénéficier de ce réseau de clients et d’ouvrir les portes des deux entreprises» afin d’industrialiser et de décliner sa technologie sur d’autres applications. Ses boîtiers de «chiffrement quantique» valent pour l’heure 100 000 francs pièce. Ils pourraient désormais bénéficier d’économies d’échelle, selon Grégoire Ribordy.
Fondé en 2001, le spin-off de l’Université de Genève revendique la première place mondiale des développeurs de solutions de sécurité de cryptographie quantique. Sa technologie permet de sécuriser les échanges de données en transmettant la clé de cryptage via des photons. Ces particules de lumière rendent visible toute tentative de piratage. «Imaginez un message écrit sur une balle de tennis, image Grégoire Ribordy. Notre rôle a été de remplacer ce vecteur par une bulle de savon, afin qu’elle éclate en cas d’interception.»