Boutiques
Le commerce de proximité bénéficie aussi des apports de l'ère 2.0. C'est le crédo de la start-up genevoise In & Win

Longtemps, les boutiques de quartier se sont crues protégées contre l’arrivée d’Internet et de nouveaux concurrents basés en France, en Allemagne, voire en Chine. Face aux choix et au confort des achats en ligne, les petites enseignes font valoir leur proximité avec les clients et leur capacité à se souvenir des demandes et des habitudes de leurs fidèles.
Pourtant, aujourd’hui, le constat est sans appel. Selon une enquête réalisée par l‘Association Suisse de Vente à Distance (ASVAD), les commandes d’articles en ligne ont progressé de 7,5% l’an dernier, à 7,2 milliards de francs. Dont 5,3 milliards sur de sites basés en Suisse.
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2,5 milliards de moins en cinq ans
Toujours selon l’ASVAD, les ventes dans les commerces physiques ont reculé de 2,5 milliards entre 2010 et 2015. Cinq années durant lesquelles les ventes en ligne, elle, ont augmenté de 1,8 milliard. Dans une autre étude, publiée en janvier, Credit Suisse précise que les détaillants indépendants ont encore perdu des parts de marché.
Face à cette érosion, une réponse technologique est possible. C’est en tout cas le credo d’Alessandro Magri, le co-fondateur de la start-up In&Win. L’idée? Des balises, placées à l’entrée des commerces participant, détectent chaque utilisateur qui aura téléchargé l’application et activé sa connexion Bluetooth. Chaque visite permet d’engranger des points, utilisables ensuite sur les sites des mêmes commerçants.
L’œuf ou la poule?
L’argument de vente de In & Win est de permettre aux boutiques d’augmenter le nombre de badauds franchissant leurs portes tout en les fidélisant sur Internet. «Peu à peu, les petits commerçants ont perdu le lien personnel avec leurs clients. Ce genre de fonctionnalités peut leur réapprendre à les connaître et à anticiper leurs besoins, en proposant les bons produits au bon moment, au lieu de les inonder avec des newsletter impersonnels».
Pour l’instant, In & Win collabore avec seulement dix commerçants, de la boucherie du Molard à Genève à la Fnac, en passant par la pharmacie Sen’su, à Lausanne. Mais Alessandro Magri ne s’impatiente pas: «Il faudra du temps avant qu’un cercle vertueux s’engage. Pour l’instant, les commerçants attendent que les utilisateurs augmentent et les utilisateurs attendent que les commerçants augmentent…». L’œuf ou la poule version e-commerce.
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