Bloomberg a pu consulter des documents internes à Vodafone montrant que l’opérateur avait constaté, en 2009 et en 2011, la présence de «portes dérobées» (backdoors) dans des routeurs domestiques vendus en Italie. Il s’agit de systèmes destinés à contourner les mesures de sécurité classiques d’appareils pour consulter l’ensemble des infirmations stockées sur un ordinateur ou transitant sur des réseaux. Dans certains cas, ces portes dérobées sont utilisées de manière légitime par leurs créateurs pour effectuer des tests ou contrôler des appareils à distance. Mais les backdoors peuvent aussi être employées à des fins malveillantes par des pirates.
Eléments troublants
Deux éléments sont troublants à propos de cette affaire. Les portes dérobées se trouvaient non seulement sur des routeurs domestiques, mais aussi sur plusieurs éléments du réseau, notamment de fibre optique, de Vodafone Italia. De plus, malgré l’assurance donnée par Huawei que les backdoors avaient été supprimées, Vodafone a remarqué que certaines vulnérabilités étaient toujours en place.
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Les deux sociétés ont réagi mardi. «Bloomberg a tort de dire que cela aurait donné un accès non autorisé au réseau de ligne fixe de l’opérateur en Italie»», a affirmé Vodafone, qui a précisé que les problèmes étaient d’ordre technique et avaient été résolus depuis. Cette affirmation a été appuyée par Huawei.
Menaces américaines
Impossible de déterminer avec certitude la cause de ces problèmes. Il a pu s’agir d’un problème technique. Mais les deux entreprises ont aussi intérêt à minimiser au maximum ces problèmes. Quoi qu’il en soit, la réputation de Huawei s’en trouve fragilisée et Washington, qui n’a jamais pu apporter de preuve à ses accusations d’espionnage, voit sa position renforcée.
Lundi, les Etats-Unis ont affirmé qu’ils ne feront aucune distinction entre les parties centrales et non centrales des réseaux 5G, en faisant référence à la volonté du Royaume-Uni d’autoriser le groupe chinois à fournir des parties non centrales de réseaux 5G. Washington a menacé Londres de moins partager d’informations avec lui en cas de feu vert total ou partiel donné à Huawei.