Les illusions perdues

Au rayon des jeux de tir propriété exclusive de la console Microsoft, la série «Halo» a toujours su maintenir un niveau de qualité plus qu’appréciable. Cette dernière livraison n’y déroge en rien, apportant même un soupçon de noirceur bienvenu... Chronologiquement, l’épisode «Reach» utilise un chronotope antérieur aux précédents volets de la série: sur la planète du même nom, on assiste aux premières escarmouches des forces humaines de l’UNSC (pour «United Nations Space Command») opposées aux coalitions extraterrestre de l’Alliance Covenante. La noirceur est ici premièrement scénaristique, la planète Reach (les fans de la série le savent bien) devant immanquablement tomber aux mains des aliens: le combat que vous mènerez en tant qu’humain, s’il pourra se nourrir de batailles gagnées, se soldera fatalement par une défaite terminale. L’implacabilité du destin de Reach semble d’ailleurs rejaillir sur le décor même du jeu: là où les précédents épisodes du feuilleton mettaient en scène une débauche d’extraterrestres tous plus fluorescents les uns que les autres, «Reach» opte pour une palette de couleurs beaucoup plus grave: on passe du flashy au gris-vert.

Néanmoins, «Halo Reac » ne fait pas mentir son ADN de jeu énergique autant que fluide: déplacements intuitifs, multiplicité d’armes différentes, customisation de l’équipement: les possibilités ludiques, seul ou en mode coopératif, sont immenses et magnifiées par des décors à la réalisation grandiose. Rien de révolutionnaire, mais un apogée rondement mis en scène.