Au départ, celui-ci était destiné à Chello, un fournisseur d'accès européen soucieux d'attirer les internautes sur son portail. Mais très vite, Edelweiss a compris l'impact énorme du programme écrit par l'un de ses informaticiens, Chris Hilgert. «Plusieurs entreprises nous ont contactés pour acheter Pingu. Mais nous refusons toute exclusivité, explique Michael Grimm. Nous proposons le jeu sur notre site, ce qui a eu un impact extraordinaire sur la notoriété de notre entreprise. Et nous pourrions autoriser, contre paiement, plusieurs sites commerciaux à l'héberger.»
Le jeu a aussi engendré son lot de pastiches et de plaisanteries qui contribuent à sa notoriété sur la Toile. La version «russifiée» propose par exemple de se mettre dans la peau d'un homme barbu envoyant une femme de forte corpulence. Un photomontage montre le pingouin propulsé à l'extérieur de l'écran d'ordinateur d'un employé ébahi. Un collage propulse l'oiseau sur un vrai terrain de base-ball.
L'avenir du yeti et du pingouin semble assuré. Edelweiss a lancé en début de semaine passée la version pour téléphone mobile de son jeu (téléchargeable pour six francs). Elle propose également une déclinaison légèrement plus complexe du scénario original, appelée «Yeti sport part 2». Dans cette version, le yeti doit lancer une boule de neige sur un pingouin pour l'envoyer contre une cible. «Dans environ un mois, nous proposerons un troisième épisode. Et ainsi de suite jusqu'à dix», assure Michael Grimm qui promet également que le lancer du pingouin restera gratuit pour l'internaute. Un tournoi virtuel, sorte de décathlon électronique, pourrait voir le jour et nécessiter, cette fois, une inscription. On ne sait pas encore si elle sera payante. La Suisse, huitième au classement des plus gros joueurs sur yetisports.org malgré sa petite taille, devant l'Espagne, l'Angleterre et l'Italie, aurait, dit-on, toutes ses chances.
Le jeu est disponible sur www.yetisports.org, souvent surchargé.