L’économie des influenceurs, qui parle aux jeunes fait rêver les annonceurs
Promotion
Les youtubeurs et autres instagrameurs vedettes savent murmurer à l’oreille des nouvelles générations, dont une partie rêverait de vivre des réseaux sociaux. Des plateformes permettent de se lancer dans la publicité 2.0, même à partir d’une communauté naissante, dans l’espoir d’en faire un jour son «métier»

Le Royaume du Web ouvre ses portes ce week-end à Genève. Consacré aux célébrités de la vidéo en ligne, ce premier festival du genre en Suisse doit rassembler 40 youtubeurs à Palexpo. Parmi les vedettes attendues: Norman, Le Grand JD, McFly & Carlito, Dear Caroline, Seb la Frite, Superkonar ou encore Anil B. Des prénoms ou pseudonymes qui attirent des centaines de milliers, voire des millions d’internautes vers YouTube ou les réseaux sociaux, pour obtenir des conseils pratiques, découvrir un nouveau produit ou simplement rigoler.
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«Bravo la Suisse pour cet impressionnant casting. J’y ai découvert des noms avec lesquels nous avons déjà l’habitude de travailler», indique Sébastien Bouillet, cofondateur d’Influence4you, première agence française de contenu en ligne d’apparence éditoriale. Et l’entrepreneur de 30 ans de nuancer: «Mais n’importe qui peut devenir influenceur. Votre pays présente l’un des plus gros potentiels de la francophonie en matière de futurs talents.»
Canal identitaire
Créée en 2012 et s’appuyant sur un portefeuille de 30 000 adeptes – dont des stars – de la promotion de marques sur les réseaux sociaux, la start-up parisienne d’une vingtaine d’employés a sélectionné des profils helvétiques prometteurs. Elle organise cet été en Valais un séminaire pour les former aux subtilités de la publicité sur la Toile.
«Les influenceurs peuvent gagner leur vie de deux façons: via le contenu promotionnel de YouTube, rétribué environ 1 franc les 1000 vues, ou en négociant des placements de produits, davantage rémunérateurs», confie Sébastien Bouillet. Objectif, pour les annonceurs: toucher le public jeune, qui fait davantage confiance aux recommandations plus informelles de ceux qui partagent leur langage et vivent les mêmes expériences.
Influence4you a lancé fin 2016 une nouvelle plateforme gratuite et 100% automatisée, permettant aux marques à plus petit budget et aux influenceurs (parfois en herbe) de faire affaire. «Nous travaillons surtout avec des youtubeurs non spécialisés dans l’humour, un registre délicat pour placer des produits, confie Sébastien Bouillet. Ces derniers développent déjà depuis des années une communauté nombreuse, qui les suit quasi automatiquement lorsqu’ils basculent sur d’autres supports, comme Instagram, Twitter ou Snapchat.»
La pépite Instagram?
A chaque canal son utilité: YouTube pour le contenu explicatif en mouvement, Instagram pour approfondir la notoriété et l’image d’une marque, Twitter pour travailler l’effet buzz, Snapchat pour accroître la proximité avec le consommateur final, voire carrément le blog, utile pour améliorer le référencement Google d’un produit.
Les plus cotés d’entre eux peuvent réaliser des salaires à cinq chiffres
L’agence genevoise Ifluenz a clairement choisi son camp: Instagram, qui accueille 30% de tous les internautes et où 71% des marques devraient être présentes cette année. Le portail affiche surtout un taux d’engagement moyen 80 fois plus élevé que Facebook et 160 fois supérieur à celui de Twitter, pour un coût en moyenne de 100 francs par campagne d’influence. Depuis 2015, la start-up lémanique dit cumuler plus de 550 millions de suiveurs, fédérés autour de 7000 influenceurs «de qualité». «Les plus cotés d’entre eux peuvent réaliser des salaires à cinq chiffres», précise l’entreprise en démarrage dans un communiqué de presse.