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Données de déplacement
Le fait que ni Swisscom ni l’OFSP ne transmettent ces informations est d’autant plus surprenant que, depuis le début de la crise, l’opérateur a déjà communiqué sur les changements d’habitudes de ses clients. Il a ainsi publié sur son site plusieurs graphiques montrant que les trajets ont sensiblement diminué depuis les mesures prises par le Conseil fédéral. On voit ainsi au niveau de la Suisse, mais aussi des cantons de Vaud, de Genève, de Zurich et du Tessin, que la moyenne des kilomètres parcourus chaque jour a chuté d’environ 45 à 20.
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Sylvain Métille, avocat et professeur en protection des données et droit pénal informatique à l’Université de Lausanne, regrette «le manque de transparence autour de ce projet et l’absence de prise de position du préposé». En effet, le préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (PFPDT) ne s’est pas encore exprimé à ce sujet. Le 27 mars, il écrivait sur son site qu’il avait été informé la veille de l’accord entre Swisscom et l’OFSP: «Le PFPDT a reçu de l’OFSP et de Swisscom des documents pertinents sur le sujet. Tous deux ont également assuré au PFPDT qu’à l’avenir ils le tiendront informé en permanence des projets relatifs à la protection des données dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Le groupe de travail interne du PFPDT «Corona», créé le 24 mars, analyse actuellement ces documents.»
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Précision en question
Enfin, le dernier point qui fait débat est celui de la précision des informations transmises: plusieurs observateurs estiment que déterminer si plus de 20 personnes se trouvent dans un espace de 10 000 m2 ne dit absolument rien de leur proximité et donc du respect de l’ordonnance en vigueur.
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