Le fabricant vaudois de drones SenseFly pourra faire voler ses drones sans contact visuel entre la machine et le pilote. Lundi, la société basée à Cheseaux-sur-Lausanne a annoncé avoir obtenu le feu vert de la part de l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC). Un feu vert qui offre de nouvelles possibilités à SenseFly, l’un des leaders mondiaux sur le marché des drones professionnels avec ses modèles eBee.

Aujourd’hui, l’OFAC impose à tous les pilotes de drones de voir en tout temps leur appareil. SenseFly est le premier en Suisse à obtenir une autorisation spéciale permanente pour le faire. Il a obtenu une autorisation de vol «Beyond Visual Line of Sight» (BVLOS), selon le terme utilisé dans ce marché. Les drones de SenseFly devront voler à une altitude de 150 mètres, et de 300 mètres au-dessus de zones urbaines. Des observateurs devront aussi surveiller la présence d’autres aéronefs dans une portion de l’espace aérien, dans un rayon de 2 kilomètres.

Nouvelles perspectives

Pour SenseFly, ce changement offre de nouvelles perspectives. «Même si cette permission n’est valable que pour SenseFly, elle permettra à nos clients suisses d’eBee de faire la demande et de bénéficier de conditions similaires de flexibilité de vol. Cela leur permet à leur tour d’étendre leurs affaires et d’entreprendre des projets plus grands et plus complexes», estime Jean-Christophe Zufferey, directeur de la société. «Il devrait maintenant être possible pour nos clients d’obtenir les mêmes conditions, complète Matt Wade, directeur marketing. Ce sera particulièrement intéressant pour nos clients actifs dans l’énergie ou les transports, qui doivent cartographier une zone pour la construction d’un pipeline ou d’une route».

Sur le plan international, plusieurs clients de la société vaudoise ont déjà obtenu des autorisations de vols sans contact visuel entre le pilote et la machine. Il s’agit par exemple de la société ATEC-3D en Grande-Bretagne, ainsi que le leader français des opérations en agriculture AIRINOV.

100 drones par mois

Même si la Suisse ne représente qu’un faible pourcentage – environ 5% – du chiffre d’affaires de SenseFly, la société en profitera au-delà du territoire helvétique. «Avec cette autorisation, nous montrons que le système autopilot de nos drones est efficace, poursuit Matt Wade. C’est aussi la preuve que nos drones présentent un risque considéré comme faible par les autorités aéronautiques». Un drone eBee Plus pèse 1,1 kg.

Actuellement, SenseFly, qui appartient au groupe français Parrot, produit une centaine de drones par mois à son siège de Cheseaux-sur-Lausanne. Ces machines sont vendues environ 10 000 francs pièce et sont principalement utilisées par des agriculteurs, des géomètres ou dans le domaine forestier. En un vol, un drone de SenseFly peut cartographier une zone allant jusqu’à 40 kilomètres carrés. Récemment, la technologie des drones de la société vaudoise a été utilisée par Parrot pour concevoir le drone Disco, destiné, lui, au marché des particuliers. Il est vendu environ 1300 francs.

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