Facebook a un problème: submergé par les publicités, il n’a plus de place pour les diffuser sur son site. Le problème avait déjà été signalé par les dirigeants du réseau social en 2016. La publication de ses résultats annuels, dans la nuit de mercredi à jeudi, a été l’occasion pour les dirigeants de Facebook d’esquisser de nouvelles pistes pour satisfaire les demandes des annonceurs. Fort désormais de 1,86 milliard d’utilisateurs, le réseau social mise sur les vidéos – dont celles en direct – pour afficher des publicités. Instagram, Messenger et même WhatsApp pourraient être concernés.

Facebook tire aujourd’hui 95,2% de ses revenus de la publicité. Et vu que la majorité de ses utilisateurs consulte le réseau social sur smartphone, la société engrange 84% de son chiffre d’affaires via des publicités affichées sur mobile – un chiffre en progression de 4 points en un an. Interrogé par le site spécialisé AdAge, spécialisé sur ce marché, le directeur d’une agence de communication déclarait mercredi qu'«au quatrième trimestre, nos clients ont dépensé 65% de plus sur Facebook. La croissance dépasse ce que nous voyons sur des canaux plus établis, comme la publicité liée aux moteurs de recherche». Fort de cette demande, le réseau social a vu son bénéfice presque tripler en 2016 à 10,2 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires en hausse de 54% à 27,6 milliards.

1,2 milliard connecté chaque jour

Avec 1,2 milliard d’internautes qui se connectent chaque jour à lui, le réseau social affirme que les limites en termes d’affichage de publicités seront atteintes à la mi-2017. Car le risque de saturer les internautes est bien réel. Mais Facebook a des idées. «Lorsque vous regardez nos activités aujourd’hui, la majorité des revenus et de la croissance provient de Facebook, mais Instagram apporte sa contribution et nous expérimentons d’autres services» a affirmé David Wehner, directeur financier.

Il y a d’abord la vidéo, «une tendance massive aussi importante que le mobile», selon Mark Zuckerberg, directeur de Facebook. Le réseau teste des annonces affichées sur la moitié de l’écran, qui apparaîtront aussi dans des vidéos en direct – exactement comme les alertes affichées à la télévision. L’idée est aussi de partager les revenus liés à ces annonces avec les créateurs de vidéos – sur le même modèle que YouTube.

L’importance d’Instagram

Facebook veut aussi inciter les annonceurs à migrer vers Instagram, son réseau social spécialisé dans les photos. Le site aurait à lui seul généré un chiffre d’affaires de 3,64 milliards de dollars en 2016, le double de 2015. «De plus en plus d’entreprises deviennent des annonceurs: nous en avons quatre millions sur Facebook et plus de 500 000 sur Instagram, a affirmé Sheryl Sandberg, directrice opérationnelle de Facebook. Et nous diversifions nos sources d’annonceurs: au quatrième trimestre, le top 100 de nos annonceurs représentait moins d’un quart de nos revenus publicitaires, une proportion en repli par rapport à l’année précédente».

Facebook mise aussi sur ses applications de communication Messenger et WhatsApp, qui comptent chacune plus d’un milliard d’utilisateurs. Fin janvier, des annonces ciblées commençaient à être affichées, en phase de test, au sein de Messenger pour des utilisateurs domiciliés en Australie et en Thaïlande. Les publicités graphiques sont placées sous les conversations. Concernant WhatsApp, l’avenir est plus flou. Facebook pourrait permettre à des entreprises, en les faisant payer, d’interagir avec leurs clients via cette application.


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