Uber, durement touché par la crise, veut rebondir. Au niveau global, la pandémie a réduit de 80% le nombre de trajets gérés par son application ces derniers mois, et ses rentrées financières de 40%, son service de livraison Uber Eats, très sollicité, ayant compensé une partie des pertes. Le groupe américain a supprimé fin mai 6700 postes de travail et fermé 45 bureaux à travers le monde.

Sur sol helvétique, la tendance est similaire, a indiqué jeudi Jean-Pascal Aribot, responsable d’Uber en Suisse, lors d’un point presse. «La Suisse a été touchée de manière minime par les restructurations», a-t-il dit sans donner de chiffres. Le groupe emploie une vingtaine de personnes entre Genève, Lausanne et Zurich.

Des données dans les villes où le déconfinement s’est effectué plus tôt laissent entrevoir une reprise, «graduelle et non linéaire». A Hongkong, Uber avait renoué avec 70% de son trafic en avril et 80% en mai. Selon un sondage mandaté par Uber en Suisse, 88% de ses utilisateurs prévoient de solliciter ses services dans les trois prochains mois.

Nouveaux services lancés en Suisse

Uber place donc ses pions. Le groupe a lancé jeudi un nouveau service, Uber Green, à Bâle, Genève et Lausanne, qui permet de réserver un véhicule hybride ou électrique. En Suisse, 1000 chauffeurs utilisent Uber avec des voitures de cette catégorie. Le groupe doit lancer son offre Uber Comfort, qui donne accès à des véhicules spacieux et récents, à Bâle et Genève le 10 juin.

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Jeudi, Jean-Pascal Aribot a annoncé le lancement d’Uber à Olten, «cette ville carrefour entre le Grand Zurich et le Grand Bâle». Le groupe s’est déjà placé à Berne cet hiver, avec son service de transport de passagers et Uber Eats, présent à Neuchâtel depuis le mois dernier. Sur le segment de la livraison à domicile, Smood.ch et Eat.ch – ce dernier vient de fusionner avec le poids lourd néerlandais Takeaway.com – se développent également.

Ces annonces se font dans un contexte d’autant plus tendu que les autorités – dont celles du canton de Genève et la Suva – tendent à considérer que les chauffeurs utilisant de telles applications doivent être considérés comme des employés. Plusieurs procédures en justice, en Suisse et ailleurs, portent sur ce point. Kapten et Lymo, des concurrents d’Uber, ont fait savoir qu’ils suspendaient leurs services en Suisse pour cette raison.

Dans une étude publiée le 19 mai, l’Office fédéral de la statistique indique que la possibilité de gagner un revenu supplémentaire est la principale incitation des gens à fournir des services par le biais d’une plateforme numérique. La flexibilité des horaires est également appréciée.