Traduction
Le service, proposé depuis 2017, se vante d’avoir sensiblement amélioré la qualité de ses prestations. Mais Google pourrait bientôt annoncer d’importantes avancées

Aujourd’hui, qui dit traduction en ligne pense avant tout à DeepL. Le service, proposé depuis 2017, demeure à la pointe dans ce domaine. On aurait pu imaginer que Google, dotée d’importantes équipes de recherche, d’algorithmes puissants et d’immenses bases de données, lui dame le pion. Ce n’est pas le cas. Ou, en tout cas, pas encore. Car la multinationale américaine pourrait bientôt proposer de nouveaux services d’apparence très intéressants.
Mais parlons d’abord de DeepL. Début février, la société basée à Cologne bombait le torse, via un communiqué. Elle prétendait que son nouveau système marquait «un saut quantique en matière de qualité de traduction» et que «l’intelligence artificielle de DeepL est de loin supérieure à toutes les technologies de traduction existantes». Le service affirme que «le sens des phrases traduites est transmis avec davantage de précision dans la langue cible et les formulations ont encore gagné en professionnalisme».
En avance sur Google
Pour appuyer ses dires, la société allemande affirme que «des blind-tests ont permis d’évaluer scientifiquement le nouveau système de traduction de DeepL et des systèmes concurrents comme Google Traduction et Microsoft Traducteur». Au total, 119 textes longs et issus de différents domaines ont été traduits. Et des traducteurs professionnels – affirme DeepL – ont accordé leur préférence à ce service quatre fois plus souvent qu’aux autres systèmes.
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Difficile de vérifier scientifiquement ces affirmations. DeepL se vante régulièrement de survoler la concurrence. Mais une pratique régulière de son service, ainsi que de celui de Google, tend à confirmer les dires de la société allemande: la qualité des traductions est meilleure, les subtilités de certaines expressions sont mieux comprises et des phrases entières sont traduites avec qualité.
La Confédération cliente
DeepL affirme que l’année passée, plus de 500 millions de personnes ont utilisé ses services. Son site serait dans le top 20 des plus visités en Suisse. Et depuis fin 2019, l’administration fédérale recourt à ses services.
En 2019, la société avait lancé un service payant en Suisse: pour un prix mensuel allant de 6 à 40 euros (selon le profil de l’utilisateur), DeepL s’engage par exemple à effacer les textes immédiatement après réception de la traduction. La version payante permet aussi une utilisation illimitée du traducteur en ligne et d’éditer des documents. Depuis ce lancement, des utilisateurs de la version gratuite remarquent que le service est souvent indisponible l’après-midi. Est-ce pour forcer à passer à la version payante? «Ces problèmes de connexion sont sans doute liés à un trafic élevé, ce qui explique ces ralentissements. Il ne s’agit pas d’une manœuvre de notre part, encore moins d’une manœuvre visant à inciter les utilisateurs à s’abonner au service payant», assure la société, qui affirme que le site de DeepL va demeurer gratuit.
Les idées de Google
En face, d’autres services tentent de percer. Et le plus important d’entre eux, Google, devrait prochainement progresser à pas de géant. Selon le site spécialisé The Verge, qui a pu assister à une démonstration il y a quelques jours, l’outil de traduction de Google sera aussi actif dans le domaine de l’interprétation. Il pourra transcrire en temps réel une phrase entendue dans une langue et le faire dans une autre langue. Ainsi, l’utilisateur pourra lui demander d’écrire en français un discours prononcé en anglais, par exemple. A priori, ce service sera d’abord disponible sur les téléphones équipés d’Android. Mais aucune date n’a pour l’heure été communiquée. Actuellement, en anglais, des applications comme Gboard (de Google), Just Press Record, Speechnotes ou Transcribe donnent déjà de bons résultats pour convertir des paroles en écrits.