Ce jeudi, une nouvelle initiative a vu le jour pour stimuler l’innovation dans les médias suisses. L’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), la SSR, Ringier (coéditeur du Temps avec Axel Springer) et le Triangle Azur, réseau qui réunit les Universités de Genève, de Lausanne et de Neuchâtel, ont lancé l’Initiative pour l’innovation dans les médias (IMI).

Elle sera dirigée par Mounir Krichane, qui a fait principalement carrière au sein de la RTS, avant de prendre la responsabilité, depuis mars de cette année, du Centre Média, bras opérationnel de l’IMI. Physiquement, ce dernier est hébergé par l’EPFL au sein de l’Innovation Park.

Concrètement, à quoi va servir l’IMI? «L’idée est de rassembler les compétences des milieux universitaires et celles des médias pour lancer, rapidement, des projets de recherche portant sur l’innovation», soutient Mounir Krichane. L’EPFL sera notamment chargée d’apporter son expertise technique, les universités mettront à disposition leurs compétences dans le domaine sociétal, par exemple, alors que les groupes de médias apporteront bien sûr leurs compétences journalistiques.

«Créer des synergies»

Cette initiative «permet non seulement de créer des synergies, mais aussi de jeter un pont entre des instituts de recherche de premier plan et des grandes entreprises de médias comme Ringier. Les deux parties profitent de ce nouveau type de transfert de savoir-faire», souligne pour sa part Ralph Büchi, directeur opérationnel de Ringier Group, directeur de Ringier Axel Springer Schweiz AG et membre du comité de l’IMI.

Nous voulons accueillir un maximum d’acteurs des médias

Mounir Krichane

Pour l’heure, l’IMI ne détaille pas les projets de recherche, car des groupes de travail sont en train d’effectuer des choix – et des appels à projets seront encore lancés cet automne. «Nous voulons aller vite et profiter de toutes ces compétences pour apporter de réelles innovations dans le milieu médiatique», assure Mounir Krichane.

Fonds de 650 000 francs

Les partenaires de l’IMI se sont engagés financièrement avec la création d’un fonds de soutien doté annuellement de 650 000 francs. Les domaines qui seront potentiellement visés sont larges: il s’agit tant du fléau des fake news que du data journalisme, en passant par l’intelligence artificielle, les nouveaux modèles d’affaires et la monétisation.

«Plusieurs de ces points pourront intéresser d’autres acteurs médiatiques, plus petits, qui pourraient rejoindre l’IMI. Nous voulons accueillir un maximum d’acteurs des médias», précise Mounir Krichane. Sollicité, l’éditeur zurichois Tamedia n’a pour l’heure pas souhaité s’associer à l’IMI, dit son directeur.