Pour les privés, l’outil OSW3 devrait être lancé en avril
Imaginez un nouveau système d’exploitation qui, grâce à l’open source, permette à terme de créer toutes les passerelles entre les applications iOS d’Apple, Android (Google), Linux, Microsoft mais aussi entre la machine à café intelligente, sa voiture, son smartphone ou la domotique de la maison. Depuis quatre ans, en travaillant jour et nuit, Francesco Tripepi a découvert un algorithme qui change la donne. «Qui changera le Web de demain», martèle l’Italien, qui s’est entouré de partenaires suisses pour monter sa société, Web3, à Genève, en 2013. Dans les faits, c’est à Sion que les serveurs sont installés.
Son système, OSW3 (pour Operating System Web 3), est basé exclusivement dans le cloud (informatique en nuage) et cette plateforme utilise le langage de développement html 5. Toutes les applications existantes peuvent donc s’intégrer dans ce nouveau produit. «Pour cela, Web3 fait appel à des développeurs notamment en Italie, en Allemagne, en Roumanie, etc., sans leur donner la formule magique de l’algorithme», explique Jacques-Antoine Martin, un ancien de BAT et Novartis qui participe au développement de la société en qualité de directeur des opérations.
Francesco Tripepi ouvre son ordinateur de dernière génération pour lancer la démonstration. «Mais il faut savoir que j’ai testé mon système sur un vieil ordinateur de 1986 et que ça tourne très bien», précise-t-il. En effet, un des gros avantages d’OSW3, selon ses concepteurs, est qu’il nécessite dix fois moins d’espace qu’un système actuel, grâce à cet algorithme. «Pour l’utilisateur, le système est très sécurisé et très rapide d’utilisation», assure Pascale de Sepibus, administratrice de la société.
Mais revenons à la démonstration. Il suffit d’utiliser une clé USB, de télécharger le système ou de travailler au travers d’un navigateur web pour avoir accès aux fonctionnalités de base. «Vous pouvez par exemple utiliser votre Outlook habituel, mais j’ai également créé la propre messagerie du système», montre l’expert. Idem pour la téléphonie via Internet et tous les outils habituels. Le prix de lancement de la plateforme de base ne devrait pas dépasser le prix d’un café.
«Pour les entreprises, OSW3 génère de substantielles économies, expliquent les protagonistes. Tout d’abord, plus besoin d’acheter de nouveaux ordinateurs, l’obsolescence étant quasiment éliminée par la puissance du système. Ensuite, les ressources informatiques peuvent être réduites, l’ensemble des logiciels – pour lesquels il n’y a pas besoin de licences – et autres données est géré par le système. Enfin, sur Unix, les virus sont absents.» Certes, sur l’ordinateur de notre entrepreneur, cela fonctionne. Mais qu’en sera-t-il à grande échelle? A l’heure actuelle, la société suisse mène un projet pilote avec une firme asiatique. «Celui-ci devrait aboutir durant les prochains mois, affirme, confiant, Jacques-Antoine Martin. Du point de vue de la commercialisation, nous nous focaliserons en priorité sur les multinationales.» Les dirigeants ont réalisé une tournée aux Etats-Unis, où les sociétés sont «plus ouvertes aux changements», selon eux.
Soulignons qu’une première version, de démonstration, a déjà été téléchargée par près de 11 millions d’utilisateurs. L’ouverture de la plateforme aux privés devrait être réalisée courant avril. «C’est clair que nous nous retrouvons à un moment charnière, car il faut que la mayonnaise prenne», poursuit le dirigeant, qui cherche encore quelques fonds auprès de business angels pour appuyer cette commercialisation.
Francesco Tripepi, lui, est très confiant. Il raconte comment, à deux reprises, des grands groupes sont venus déposer un chèque (de 5 et de 25 millions de dollars) sur sa table, pour qu’il confie son bébé. Lui démonte des ordinateurs depuis tout petit. Il veut devenir la référence dans l’informatique sur le cloud et les applications web, alors pas question de dévoiler la recette de son Coca-Cola, OSW3.
«Pour les entreprises, OSW3 génèrede substantielles économies»