Ce sont deux mondes, séparés par des milliers de kilomètres. En Californie, une entreprise qui développe un logiciel de messagerie pour smartphone. Et en Inde, des rumeurs qui amènent des foules à lyncher des hommes, accusés de voler des enfants.

Depuis plusieurs semaines, de fausses informations, diffusées notamment via WhatsApp, ont poussé des villageois de plusieurs Etats en Inde à attaquer et tuer des hommes innocents. Ce drame a incité le gouvernement indien à mettre sous pression WhatsApp pour qu’il agisse. La semaine passée, la filiale de Facebook a ainsi publié plusieurs pleines pages dans des quotidiens indiens, affichant dix conseils pour repérer les fausses rumeurs.

Messages chiffrés

WhatsApp ne peut pas se contenter de diffuser ses logiciels de messagerie depuis ses serveurs. Il accepte une part de responsabilité dans la diffusion de ces rumeurs, alors même qu’il n’a pas accès aux contenus des messages, car ils sont chiffrés. Cette action menée par la filiale de Facebook, sur un support papier, a quelque chose de fascinant. Elle accepte que son logiciel puisse être utilisé à des fins malveillantes.

Facebook n’oublie sans doute pas non plus que les 200 millions d’utilisateurs de WhatsApp en Inde sont précieux. Et qu’il reste un milliard de consommateurs indiens supplémentaires à conquérir; se faire bannir du pays lui causerait un tort considérable…