YouTube va payer deux milliards de dollars par an pour diffuser les matchs de football américain

La plateforme vidéo YouTube, propriété de Google, a acquis des droits de diffusion de matches de la National football league (NFL) – le championnat de football nord-américain – aux Etats-Unis. Une première pour le géant technologique, qui illustre la montée en puissance du streaming dans le sport. Selon plusieurs médias américains, Google va verser environ deux milliards de dollars par an, sur sept ans, pour pouvoir retransmettre les matches joués le dimanche, via son service de vidéo payant YouTube TV, qui n’est disponible qu’aux Etats-Unis. La somme annuelle déboursée par Google pourrait même encore augmenter si certains critères sont atteints, selon ces médias.

Pour avoir accès aux rencontres par ce biais, les abonnés au bouquet de chaînes YouTube TV devront s’acquitter d’une somme supplémentaire au prix de leur abonnement qui se monte déjà à 65 dollars par mois. Ils ne pourront pas voir les matches joués dans leur zone géographique immédiate, c’est-à-dire de leur équipe locale, qui font l’objet d’un contrat distinct. D’autres acteurs du streaming, tels qu’Amazon (qui diffuse déjà un match de la NFL chaque jeudi) et la chaine sportive ESPN (propriété du groupe Disney) s’intéressaient également à ces droits, affirme le Wall Street Journal.

Le contrat n’assure pas d’exclusivité car les deux chaînes nationales Fox et CBS détiennent déjà conjointement les droits de ces rencontres et continueront de les diffuser aux Etats-Unis.

Toucher un public plus jeune

Le patron de la NFL, Roger Goodell, cité dans le communiqué, a salué le début d’une «nouvelle ère quant à la manière dont les fans accèdent à la NFL» et regardent les matches. La NFL a développé, depuis de nombreuses années, la diffusion de ses contenus sur YouTube, avec des résumés de matches et des vidéos reprenant les meilleures actions d’une journée de championnat.

C’est l’occasion pour elle de toucher un public plus jeune, davantage attiré par de courtes vidéos que la retransmission d’un match qui dure, en moyenne, plus de trois heures car ponctué de très nombreux arrêts de jeu. Pour le propriétaire de l’équipe des New England Patriots, Robert Kraft, cité dans le communiqué, cet accord «va permettre que plus de matches soient accessibles à davantage de fans. Ce partenariat va permettre la croissance de notre sport à travers les générations futures.»

Un contrat qui appartenait à un opérateur de télévision par satellite

La chaîne YouTube officielle de la NFL, qui compte plus de 10 millions d’abonnés, met aussi régulièrement en ligne de petites séquences dévoilant les coulisses de la ligue sportive la plus puissante au monde. La NFL entend également valoriser cette nouvelle collaboration en facilitant l’accès de YouTube à du contenu officiel et en associant des créateurs YouTube à des événements. Outre YouTube TV, les utilisateurs de la plateforme pourront avoir accès aux canaux de diffusion des matches via Primetime Channels, une plateforme de chaînes à la demande.

Les droits de diffusion qu’a acquis YouTube à partir de 2023 étaient jusqu’ici propriété de l’opérateur satellite DirecTV, qui versait environ 1,5 milliard de dollars par an à la NFL, selon plusieurs médias américains. Ce service coûtait entre 300 et 400 dollars par années, selon les prestations. Le Wall Street Journal indique que DirecTV, qui est en importante perte de vitesse en raison de la concurrence du streaming, avec moins de 14 millions d’abonnés aujourd’hui contre plus de 20 millions il y a 5 ans, perdait près de 500 millions de dollars par an avec la diffusion de la NFL.

L’accord conclu jeudi renforce la position dans le domaine du sport de YouTube TV, qui a commencé l’an dernier à proposer les matches de la Major League Baseball, pour 25 dollars par mois en plus de l’abonnement de base. YouTube possède également les droits de diffusion de certains matches du championnat de football brésilien.

L’objectif est sans doute d’étendre encore l’offre sportive à l’avenir, d’après un expert cité par le Wall Street Journal. Selon lui, tous les acteurs du secteur voudraient «être cette application unique où l’utilisateur consomme tous ses contenus».

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