WEF
La présence du président chinois Xi Jinping au WEF illustre la volonté de Pékin de s’impliquer davantage dans les affaires de la planète

Le Forum économique de Davos aura cette année un concurrent de poids pour concentrer l’attention médiatique mondiale, entre mardi et vendredi de la semaine prochaine. Le dernier jour du rendez-vous de l’élite mondiale dans les Grisons coïncidera en effet avec la prestation de serment de Donald Trump. Mais la manifestation créée par Klaus Schwab, centrée cette année sur la question de la «gestion réactive et responsable» a des arguments à faire valoir. Elle bénéficiera notamment de la présence du président chinois Xi Jinping.
Désistements «compréhensibles»
Le WEF a-t-il essuyé d’autres désistements de dernière minute que celui du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, annoncé lundi 9 janvier? Oui, a répondu hier Klaus Schwab lors de la présentation du programme du 47e World Economic Forum, mais ces annulations découlaient de «leur situation politique, ce qui est très compréhensible».
La chancelière fédérale allemande Angel Merkel et le premier ministre canadien Justin Trudeau ne feront pas le voyage aux Grisons. La première ministre britannique Theresa May et le vice-président sortant américain Joe Biden compteront en revanche parmi les 3000 participants. Aucun membre de la nouvelle administration américaine ne fera le déplacement, le Sénat devant encore procéder aux nominations.
Continuité chinoise
Tout en démentant que le Forum soit bâti sur les célébrités qu’il attire, Klaus Schwab a insisté sur la présence du président chinois. Xi Jinping s’exprimera lors du premier jour de la manifestation grisonne, dans le cadre d’une visite officielle en Suisse qui passera par Genève et Lausanne le 18 janvier.
Cette première visite d’un président chinois en activité s’inscrit dans une certaine continuité. En 2009, le premier ministre de l’époque Wen Jiabao s’était rendu à Davos quelques semaines après avoir dévoilé un programme de stimulus financier de près de 600 milliards de dollars pour parer à la crise financière. Six ans plus tard, son successeur Li Keqiang était venu rassurer la communauté internationale face au ralentissement de la croissance chinoise.
Soutien à la globalisation
Quel thème portera Xi Jinping cette année? Probablement la volonté chinoise d’exercer un leadership mondial et de soutenir une globalisation que Donald Trump a assuré vouloir remettre en question durant sa campagne électorale. La délégation chinoise est en effet composée de quatre ministres, de plusieurs membres du bureau politique du parti communiste et de grands patrons comme les milliardaires Jack Ma (Alibaba) ou Zhang Yaqin (Baidu, le Google chinois).
Le rôle croissant de la Chine dans l’économie mondiale fera d’ailleurs l’objet de l’une des quelque 400 sessions prévues à Davos. Plusieurs autres seront consacrées au populisme, tandis que Liam Fox, le ministre britannique chargé de nouer les liens commerciaux du Royaume-Uni post-Brexit, interviendra dans un débat intitulé «La politique de la peur ou la rébellion des oubliés». Les organisateurs du WEF ont même invité des leaders considérés comme populistes, à la condition qu’ils aient été élus à des postes officiels.