Le Temps: Le G20 est-il encore pertinent?

Guntram Wolff: I l est très important que les dirigeants mondiaux se concertent périodiquement. Le G20 de Londres en 2009 a été extrêmement pertinent. Les mesures prises ont empêché l’économie mondiale de sombrer dans une dépression profonde. Cela dit, le G20 est décevant depuis deux ou trois ans. Aucune initiative majeure n’a été lancée. Le Pacte sur l’emploi n’a eu aucune incidence sur le chômage. Quelques sujets importants sont toutefois à l’agenda à Saint-Pétersbourg, dont la réglementation du système bancaire parallèle. Les dirigeants mondiaux devraient relancer les négociations de Doha.

– Un consensus s’est dessiné autour de la fiscalité. N’est-ce pas un progrès important?

Certaines mesures préconisées par le G20 sont en contradiction avec la pratique des pays qui en font partie. Il n’y a pas à l’intérieur de l’Europe de pratiques standards et certains pays ne sont pas prêts à faire le pas. C’est encore plus improbable sur le plan mondial. Je ne vois pas la Chine adopter une politique que ses partenaires jugent appropriée pour elle. L’échange automatique d’informations n’est pas un game changer; il ne bouleversera pas l’ordre actuel. Par ailleurs, je ne vois pas des Etats mettant fin à la concurrence fiscale entre eux ou des multinationales ne pratiquant plus l’optimisation fiscale ou le prix de transfert.

La Suisse, dont le système fiscal est sous le feu des critiques, peut rester sereine…

– Oui, on peut le dire: c’est rassurant pour la Suisse.