multimédia
Mark Zuckerberg s’offre la start-up Oculus, qui développe un casque de réalité virtuelle. Sony planche aussi sur un tel dispositif, face au pari de Google sur les lunettes interactives
Après les messages courts, l’immersion longue. Moins d’un mois après l’achat du logiciel de SMS gratuits WhatsApp, Facebook a annoncé hier soir, heure européenne, l’acquisition d’Oculus VR, une start-up californienne active en matière de réalité virtuelle. Elle est très cotée à ce sujet, même si en fait, son produit phare n’est toujours pas commercialisé. La société prépare l’Oculus Rift, un casque qui promet une expérience renouvelée de plongée dans divers univers. Le développement de casques à immersion virtuelle n’est pas nouveau, mais celui d’Oculus semble convaincre ceux qui ont pu l’approcher – dont Le Temps, qui le testait en février dernier, et affirmait qu’il «s’agit peut-être de l’expérience la plus comparable à une téléportation».
En novembre dernier, John Carmack, figure de ce milieu de la représentation virtuelle – à moins que ce ne soit la réalité enrichie – avait rejoint Oculus VR, accroissant le poids de la start-up dans le paysage. Elle aura néanmoins à batailler. Mardi passé, Sony a dévoilé son projet en cours, le Morpheus, un casque destiné à la PlayStation. Le président de Sony Worldwide Studios, Shuhei Yoshida, a alors indiqué que «la réalité virtuelle est la prochaine innovation de PlayStation».
Mark Zuckerberg, cofondateur et patron de Facebook, semble penser la même chose pour son réseau, en élargissant le propos. Dans son communiqué, il assure que «la réalité virtuelle était à une époque un rêve de science-fiction. Mais l’Internet le fut aussi, de même que les ordinateurs et les smartphones». Un peu plus précisément, il laisse comme indice cette affirmation: «Le mobile est la plateforme d’aujourd’hui, et maintenant, nous nous préparons pour les plateformes de demain.»
Demain donc, tous casqués? Peut-être… Entre les mouvements de Sony et les calculs de Google pour ses lunettes de réalité augmentée, les géants de l’informatique et des loisirs semblent miser sur ces extensions sensorielles électroniques – et ces nouvelles manières de connecter le public à leurs services, y compris bien sûr leurs publicités. Mark Zuckerberg a d’ailleurs ajouté qu’il ne compte gagner de l’argent avec le casque lui-même, mais en profiter pour créer un «écosystème» d’applications.
Prévu pour la fin juin, l’achat d’Oculus se montera à 2 milliards de dollars, dont 400 millions en cash et le solde en actions. Valorisé ces temps à 165 milliards de dollars, le réseau social profite du cours élevé de son action. Pour WhatsApp, il déboursera 19 milliards de dollars. En 2012, il avait lâché 715 millions pour le réseau de partage de photos Instagram.