«La vente sur internet connaît un grand essor en Suisse et ce canal est important pour la concurrence», a expliqué ce lundi à Berne le président de la Commission de la concurrence (Comco). Mais le secteur fait l’objet de plusieurs plaintes. Des groupes actifs dans la vente en magasin cherchent à limiter cette concurrence. «Certains interdisent à leurs distributeurs de vendre des produits spécifiques en ligne, d’autres fixent des prix minimaux sur internet et d’autres exigent parfois des prix plus élevés en ligne», poursuit Vincent Martenet.

Et d’ajouter qu’il s’agit là d’un problème de «free riding». Des acheteurs potentiels profitent des structures des magasins pour observer les produits et les comparer puis vont les acheter en ligne. Pour la Comco, il faut intervenir, et vite. Dans cette optique, elle a indiqué en septembre ouvrir une enquête sur la vente d’appareils électroménagers sur internet, visant la filiale suisse du groupe suédois Electrolux et la division V-Zug du groupe zougois Metall Zug. Cette procédure pilote a pour but «de parvenir à une décision de principe qui posera les critères au-delà de la branche concernée», précise le Neuchâtelois.

Reste qu’aucune alternative claire n’a été avancée par M. Martenet pour résoudre la situation. Et d’évoquer «une piste» qui consisterait à contraindre certains commerces à vendre des produits dans des magasins «classiques» pour pouvoir être aussi accessibles en ligne. Entré en fonction en juillet, Vincent Martenet a également rappelé que sa priorité absolue reste les cartels horizontaux durs, soit des cartels entre des concurrents sur les prix, les quantités, les territoires ou encore les clients.

Concernant la fusion de Migros et de Denner, le juriste a souligné qu’il faudrait attendre 2012 pour tirer un bilan définitif. Pour l’heure, les pronostics semblent se confirmer, a-t-il ajouté, avec le développement croissant d’acteurs étrangers comme Lidl et Aldi.