C’est une surprise: Johan Andsjö a quitté lundi avec effet immédiat la direction de l’opérateur de téléphonie mobile Salt. L’opérateur basé à Renens perd son directeur, trois ans après sa nomination. Ce départ, dont les motifs n’ont pas été révélés, intervient alors que l’opérateur a vécu une année 2015 difficile.

«Nous prenons acte du départ de Johan et respectons sa décision». Pas de remerciement, pas de vœu pour la suite de sa carrière. Cette phrase du communiqué de Salt de ce lundi, écrite par un responsable de NJJ Capital, le propriétaire français de l’opérateur, suggère que le départ ne s’est pas effectué en bons termes. La société affirme que Johan Andsjö est parti de son plein gré et qu’il ne s’agit pas d’un licenciement, sans donner davantage d’informations. Signe que tout s’est produit dans la précipitation, un directeur ad interim a été nommé alors que la recherche d’un nouveau directeur a démarré. C’est Pierre-Alain Allemand, qui assistait jusqu’à présent la direction de l’opérateur dans la transformation de l’entreprise, qui dirige désormais, et pour une période limitée, Salt.

La nomination de Johan Andsjö avait été annoncée fin août 2012 pour une entrée en fonction au 1er octobre de cette année. A son arrivée, le Suédois de 39 ans ne connaissait pas la Suisse. Il dirigeait auparavant l’opérateur virtuel de téléphonie mobile à bas coût Yoigo en Espagne. Chacune des trois années passées à la tête de Salt aura été agitée pour Johan Andsjö. En février 2013, l’opérateur entamait une restructuration visant à supprimer au maximum 140 postes, avant tout au niveau administratif. Fin 2014, coup de théâtre: le fond d’investissement Apax, qui avait racheté l’opérateur à France Télécom, le revendait à la holding NJJ Capital, propriété du français Xavier Niel. S’ensuivirent, cette année, deux faits majeurs pour l’opérateur. Un changement de nom en avril, Orange changeant de nom pour s’appeler Salt. En août, l’opérateur annonçait des baisses de prix substantielles via une nouvelle structure tarifaire.

Comment expliquer ce départ soudain? «Nous n’avions rien entendu ces derniers jours. Si Salt avait des soucis sérieux, nous l’aurions entendu», affirme un cadre d’un opérateur concurrent. Contacté, Salt ne dit rien. Ou presque. Car lundi, il affirmait que 67 employés étaient en train de quitter l’entreprise, suite à un plan de départ volontaire mis en place en septembre. Aucun licenciement ne devrait intervenir, selon l’entreprise.

Le blog spécialisé scal.ch écrivait lundi que «Du côté opérationnel, on sait que Salt a résilié son contrat d’entretien du réseau avec Ericsson pour le 30 juin 2016; certains employés du sous-traitant ont reçu des propositions d’embauche de la part de Salt mais à un salaire inférieur de plus de 30% à leur salaire actuel». Salt serait donc dans une phase de réduction de coût. Johan Andsjö était-il en désaccord avec cela? Lundi, le mystère demeurait.