La banque allemande Deutsche Bank, géant européen du secteur, a confirmé jeudi avoir essuyé une perte nette record d’environ 6 milliards d’euros au troisième trimestre, en raison d’importantes dépréciations et de nouvelles provisions pour risques juridiques.

En outre, la banque allemande a annoncé mercredi soir qu’elle renonçait à verser des dividendes et qu’elle entendait biffer pas moins de 26 000 emplois. Quelque 9000 postes seront supprimés et les autres employés quitteront la banque dans le cadre de cession d’actifs. Ces mesures étaient attendues depuis sa présentation, début octobre, de la «thérapie de choc» qu'il entendait infliger à la banque

La première banque allemande a également annoncé qu'elle allait mettre un terme à toute activité locale en Argentine, au Chili, au Mexique, au Pérou, en Uruguay, au Danemark, en Finlande, en Norvège, à Malte et en Nouvelle-Zélande.

Entre juillet et septembre, la perte nette part du groupe s’affiche à 6,01 milliards d’euros contre une perte de 94 millions sur la même période l’an passé, a fait savoir le groupe dans un communiqué. Ce résultat est quasiment similaire au chiffre provisoire de 6,2 milliards annoncé mi-octobre par le groupe.

Le chiffre d’affaires de Deutsche Bank a lui chuté de 7% sur un an au troisième trimestre à 7,3 milliards d’euros.

Il s’agit d’un résultat «très décevant», a commenté dans le communiqué le nouveau patron, le britannique John Cryan, appelé aux commandes du groupe début juillet pour remplacer l’ancien patron Anshu Jain tombé en disgrâce.

Plus de 6000 litiges

Deutsche Bank justifie cette perte par de très lourdes dépréciations d’un montant de près de 6 milliards d’euros dans sa banque d’investissement et dans celle de détail, conséquence du durcissement anticipé de la réglementation financière et de la cession prévue du réseau de détail Postbank.

Le groupe a également passé une nouvelle provision pour risques juridiques de 1,2 milliard d’euros afin de faire face aux quelque 6000 litiges de par le monde dans lesquels son nom est cité.

D’autres charges, telles qu’une dépréciation de presque 650 millions d’euros sur la part de 20% qu’il détient dans la banque chinoise Hua Xia Bank, ont également grevé les résultats.

Davantage de fonds propres «durs»

Source de satisfaction toutefois pour le géant bancaire allemand, son ratio de fonds propres «durs», un indicateur clé de solidité financière, a légèrement progressé à 11,5% contre 11,4% fin juin, tandis que les actifs pondérés en fonction des risques, montant de capital dont doit disposer un établissement de crédit pour faire face aux coups durs, ont été ramenés à 408 milliards d’euros, en recul de 2%.

Mercredi soir, Deutsche Bank avait averti renoncer à verser un dividende à ses actionnaires en 2015 et 2016, afin de parvenir à atteindre les objectifs financiers qu’il s’est fixés pour les années à venir.