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Deux acteurs des sciences de la vie primés par l'Etat de Genève

OM Pharma et Addex symbolisent le positionnement du canton dans la biotechnologie.

Le positionnement de Genève dans les sciences de la vie se précise. C'est ce qu'a souligné jeudi Carlo Lamprecht, conseiller d'Etat en charge du

département de l'économie (DEEE), en primant OM Pharma du prix de l'industrie et Addex du prix de la jeune industrie. Exemples des ambitions du canton dans le domaine.

Le premier nommé, OM Pharma, qui crée et fabrique des produits à l'exemple du Broncho-Vaxom commercialisé dès les années 80 pour traiter les infections respiratoires, fait partie des «dinosaures» de la branche à Genève. Arrivée en 1937, l'entreprise, dont une partie du capital se trouve toujours entre les mains de la famille fondatrice, se déplace à Meyrin en 1970. Elle y exerce encore certaines activités et entend même y construire d'ici à 2005 une nouvelle usine budgétée à 70 millions. Un projet en partie autofinancé par une société qui anticipe 80 millions de ventes cette année.

Près de la moitié de ses 554 collaborateurs s'activent en Suisse. Plus particulièrement à Genève, où on retrouve une quarantaine de scientifiques qui pilotent des projets de recherche menés en collaboration avec l'extérieur. «Petit parmi les géants, comme l'explique Christophe Ricard, petit-fils du fondateur et actuel PDG, OM Pharma entend bien garder son indépendance.»

Plus de un million par mois

Une indépendance à laquelle Addex goûte depuis peu, puisque la création de la start-up remonte à mai 2002. Un temps suffisant pour convaincre les capital-risqueurs de s'engager dans le projet. Deux tours de table et 66 millions plus tard, la cinquantaine de chercheurs employés par Addex sont installés à Plan-les-Ouates et à Archamps. «Nous entendons démontrer rapidement les performances de notre technologie», affirme Vincent Mutel à la tête de la jeune pousse. L'objectif est de revendre les découvertes à des entreprises pharmaceutiques.

La spécialité d'Addex: les modulateurs allostériques qui cherchent à augmenter ou diminuer la sensibilité des cibles thérapeutiques. Ces molécules doivent permettre le traitement de troubles du système nerveux allant de l'anxiété à la dépression en passant par la maladie d'Alzheimer. «Pour l'heure, nous brûlons 1,3 million de francs par mois», confie son patron.

Deux entreprises, ancienne et jeune, qui soulignent les efforts de Genève. A ce sujet, Carlo Lamprecht a évoqué le projet en cours d'une fondation franco-suisse pour les sciences de la vie.