Selon plusieurs spécialistes, Jean-Claude Trichet devrait toutefois conserver le «ton orthodoxe» dont il avait usé mi-janvier pour parler de l’inflation, lors de la conférence au cours de laquelle il détaillera les motivations de sa décision. M. Trichet avait alors signifié que la BCE, occupée à jouer les boucliers contre la crise depuis plus de deux ans, allait revenir à la mission première qui lui avait été confiée: assurer la stabilité des prix. La poussée de l’inflation enregistrée en décembre (+2,2%) est directement responsable de cette sortie. La hausse de 2,4% des prix observée en janvier, soit bien au-delà de l’objectif de la BCE de la maintenir à un niveau légèrement inférieur à 2% à moyen terme, n’aura pas calmé les esprits. Pourtant, les économistes n’estiment pas le niveau actuel de l’inflation préoccupant, d’autant qu’elle est liée à une hausse des prix de l’énergie et des matières premières, très volatils.
Pas de durcissement de la BCE
La banque centrale maintient son principal taux directeur à 1%
La Banque centrale européenne ne durcit pas sa politique monétaire ce mois-ci. Le conseil des gouverneurs a décidé ce jeudi de maintenir son principal taux d’intérêt – le taux de refinancement – à 1% pour le 22e mois consécutif. Et ce, malgré le ton préoccupé affiché par ses dirigeants ces dernières semaines sur l’inflation en hausse en zone euro.
Les déclarations récentes du président de l’institution monétaire de Francfort, Jean-Claude Trichet, et de ses collègues avaient alerté les marchés, nourrissant les spéculations sur une hausse de ses taux. Mais le statu quo devrait durer encore quelques mois. De l’avis unanime des économistes, la reprise économique reste encore trop fragile dans la région pour changer de cap, alors que la crise de la dette n’est pas finie.