Faute de pouvoir transporter des passagers, EasyJet veut une aide de la Confédération pour ses activités en Suisse. Le groupe britannique avait annoncé la veille suspendre tous ses vols, après avoir déjà décidé de maintenir une partie de sa flotte au sol il y a dix jours.

«En tant que compagnie aérienne suisse employant un millier de personnes avec des contrats de travail locaux, la filiale régionale d’EasyJet a noué des contacts avec le groupe de travail responsable des mesures de soutien spécifiques à l’aviation», a déclaré mardi un porte-parole du groupe à l’agence de presse AWP. La Handelszeitung avait déjà affirmé que la compagnie aérienne avait fait une demande d’injection de liquidités à Berne.

Selon la presse dominicale alémanique, Swiss a également sollicité un soutien aux autorités fédérales. Des discussions «secrètes» auraient eu lieu en fin de semaine dernière avec Swiss et l’aéroport de Zurich, selon la SonntagsZeitung.

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Des demandes d’aide qui suscitent déjà la controverse. Pour Lisa Mazzone, conseillère aux Etats (Verts/GE), il est «hautement problématique d’apporter à nouveau un soutien financier dans un domaine très néfaste pour l’environnement». Ce secteur, rappelle-t-elle, «produit près de 20% de l’impact climatique en Suisse, alors qu’il bénéficie déjà de privilèges, comme le fait de ne pas payer de taxe sur le carburant pour les vols internationaux».

Les Verts veulent des aides conditionnelles

Pour elle, il ne devrait pas y avoir de différences entre EasyJet Suisse ou Swiss, les deux étant des entités basées en Suisse mais appartenant à des entreprises étrangères, respectivement au groupe EasyJet et à Lufthansa. Surtout, une aide devrait être conditionnée à une «réorientation du secteur avec des objectifs clés» pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Si un soutien est accordé à ces entreprises, «des conditions extrêmement strictes devraient être imposées concernant l’évolution de leur impact écologique», enchaîne la conseillère nationale (Verts/VD) Adèle Thorens. «Le secteur de l’aviation doit évoluer, pas disparaître, ce qui passe par la réduction du nombre de vols, une hausse des tarifs et des investissements pour diminuer son impact climatique, poursuit la politicienne vaudoise. Le modèle d’affaires de ces entreprises doit changer, mais les employés ne doivent pas être laissés sur le carreau. Ils doivent bénéficier d’un filet social comme il en existe dans tout secteur touché par une crise, voire d’aides à la reconversion dans d’autres branches plus créatrices d’emplois à l’avenir.» Une crise qui pourrait être l’occasion d’opérer une réorientation des transports aériens, conclut Adèle Thorens.