Publicité

EFG veut creuser l'écart avec ses concurrents

Dans un climat boursier difficile, la croissance du gérant privé dépasse les attentes.

EFG International tient pleinement ses promesses. Au premier semestre, le bénéfice net a bondi de 57% par rapport au premier semestre 2006, à 158 millions de francs. Et la marge brute s'est hissée à l'excellent niveau de 123 points de base. Un chiffre à apprécier en comparaison des 92 points de base de Julius Bär.

Dans un climat boursier qui ne facilite pas la tâche d'un groupe dont le modèle d'affaires passe par la réalisation d'acquisitions à un prix raisonnable, Lonnie Howell, CEO, a présenté mardi à la presse une augmentation des actifs sous gestion de 46% à 86,9 milliards de francs, dont 3,8 milliards par acquisitions, et une croissance des conseillers à la clientèle de 32% à 469.

Ces deux critères majeurs de la croissance du groupe dépassent les attentes des analystes. Ce que la bourse salue immédiatement en poussant le titre à la hausse plus fortement que l'indice SMI. Pourtant, contrairement aux autres actions bancaires, celle d'EFG n'avait pratiquement pas souffert de la crise des hypothèques de piètre qualité. La bourse avait eu raison: «Nous ne sommes nullement exposés à ces hypothèques, ni à leur titrisation», a déclaré Rudy van den Steen, directeur financier.

Près de 500 collaborateurs en Suisse

Elle n'est pas davantage active dans le private equity et ses clients sont bien moins investis en actions que la moyenne puisqu'ils n'y allouent en moyenne que 17,1% de leurs avoirs. C'est la moitié des habituels 25 à 40% rencontrés dans la plupart des dossiers. EFG préfère les hedge funds et la stabilité relative de leur rendement, notamment en tant que fonds de hedge funds.

En Suisse, ses effectifs ont progressé de 22% sur un an pour dépasser les 470 collaborateurs.

Lonnie Howell prévoit une forte correction boursière ces six prochains mois. Son institut, dont la croissance est le double de la moyenne du marché de la gestion privée, devrait ainsi «creuser l'écart avec la concurrence», selon le directeur général.

L'argent frais augmente au premier semestre de 26% sur base annuelle, alors que le marché progresse de moins de 10%. Même en Suisse, les taux de croissance sont intéressants (+26% des actifs gérés à 23,1 milliards), y compris pour le nombre de conseillers (+19%).

Objectifs de croissance maintenus

Malgré son scepticisme sur l'environnement boursier, la banque maintient ses objectifs de croissance.

Va-t-elle dépasser le groupe Julius Bär l'année prochaine dans le private banking? Le management écarte les critiques lues à l'heure de l'entrée en bourse d'octobre 2005. La croissance de la banque n'appartenait-elle pas au passé? Les chiffres (lire ci-dessus) montrent au contraire qu'elle s'accélère. «Par rapport aux attentes exprimées alors, nous avons six mois d'avance», déclare le CEO.