Après trois ans de pertes, Alpiq renoue avec les chiffres noirs. Le fournisseur en électricité a publié un bénéfice net de 110 millions de francs en 2020, suite à un déficit de 268 millions en 2019. Son chiffre d’affaires a baissé de 5% à 3,9 milliards de francs, tandis que son résultat d’exploitation s’est élevé à 213 millions de francs (contre -233 millions en 2019), a annoncé le groupe jeudi. Un dividende de 46 millions de francs sera proposé aux actionnaires.

Dans un communiqué, Alpiq estime avoir «bénéficié de la couverture des prix de l’électricité pour la production suisse, d’une demande accrue de production d’électricité flexible et d’une plus grande volatilité sur les marchés de l’énergie».

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Pour 2021, Alpiq prévoit un résultat opérationnel positif mais inférieur à celui de 2020. La situation demeure compliquée sur le marché de l’électricité. En Suisse, les coûts pour produire cette énergie surpassent souvent son prix de vente, ce qui explique des difficultés lancinantes dans le secteur. Alpiq a régulièrement présenté des résultats négatifs ces dernières années.

Accord en Suède

En Suisse romande, la phase d’essai de la mise en service technique de la centrale de pompage-turbinage de Nant de Drance, dans laquelle Alpiq détient une part de 39%, s’est poursuivie avec succès en 2020. La centrale de 900 mégawatts doit être mise en service à la fin de 2021. Le groupe vaudois a par ailleurs signé une convention avec sept communes valaisannes pour renouveler les concessions de la centrale hydroélectrique de Salanfe dès 2033. Outre-Sarine, Alpiq a pu prolonger la concession de la centrale hydroélectrique de Gösgen (SO) de 70 ans, jusqu’en 2089.

Alpiq, qui produit la majorité de son électricité en Suisse, gère aussi des centrales dans plusieurs pays européens. En Suède, le groupe a signé un accord de copropriété pour le parc éolien de Tormoseröd. L’installation de 72,6 mégawatts doit produire une électricité verte en 2022.

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La division d’Alpiq dédiée au négoce d’énergie a prospéré, avec un bénéfice net avant impôts (EBITDA) de 99 millions de francs. La volatilité des marchés lui a permis de bénéficier de différentiels de prix importants. Alpiq s’active dans ce domaine dans trente marchés européens. Ces dernières années, le portefeuille suisse de cette division a été déficitaire mais ses ventes à l’international ont compensé ce déficit.

Thomas Bucher a décidé de quitter l’entreprise après six ans. Le groupe indique que son directeur financier «a contribué de manière décisive au succès de la restructuration et du recentrage d’Alpiq» et que «l’entreprise repose aujourd’hui sur une base financière stable». Le groupe aura une nouvelle directrice générale dès le 1er mars: Antje Kanngiesser. «Elle connaît extrêmement bien le secteur de l’énergie» et est «la personne idéale pour diriger Alpiq vers l’avenir», selon le communiqué.

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En mars 2020, au pic du confinement, la demande en électricité avait baissé de 10 à 30%, selon les régions en Suisse, selon l’Office fédéral de l’énergie, et les traditionnels pics de consommation de la mi-journée s’étaient déplacés en soirée. A Genève, les SIG avaient fait état d’une chute de 20%. A Zermatt, la demande a baissé de moitié du jour au lendemain, quand les remonte-pentes ont été fermés.

En Suisse, Alpiq figure parmi les principaux producteurs d’énergie aux côtés d’Axpo, de BKW et de Repower. L’énergéticien emploie 1258 personnes, dont 704 sur sol helvétique.