Ces écueils qui pourraient nous mener de la pénurie électrique au black-out
Berne s’inquiète de possibles pénuries d’électricité avec la disparition programmée du nucléaire. Des énergies alternatives, pas toujours renouvelables, pourraient compenser les pertes mais des carences financières et humaines entravent leur déploiement
Pénuries. Du bois au papier en passant par le textile, c’est le mot de la rentrée. Il vaut aussi pour l’électricité, même si cette énergie ne fait pas encore défaut. La semaine dernière, le Conseil fédéral a fait état d’un risque de déficit qui va s’accroître. Dans un scénario, Berne imagine même un «black-out» de deux jours.
La Suisse pourrait manquer d’électricité faute d’accord-cadre avec l’Union européenne et de surplus dans les pays voisins. La France et l’Allemagne exportent de l’électricité sur sol helvétique chaque hiver, quand les rendements des barrages diminuent par manque d’eau. Comme la Suisse, ces Etats renoncent aux énergies polluantes, charbon et nucléaire en tête, sans être sûrs de disposer d’alternatives. En 2011, le nucléaire a fourni 41% de l’électricité en Suisse, un chiffre qui a baissé à 20% l’an dernier et qui doit être réduit à zéro en 2035, selon l’Office fédéral de l’énergie. Une perte qu’il faudrait d’autant plus compenser que la demande en électricité augmente.